Les Copines

Première chronique dédiée au cinéma indigne portant sur un film non-malonien, "les copines" trouve ici sa place pour l'épatante stupidité qui m'éclata au visage un soir d'errance télévisuelle.

Alors, évidement, c'est un porno, je devrais ne pas être surpris. Suis-je impressionnable, ou bien ai-je assisté au pire désastre filmique existant sur terre pendant les 4 minutes et 27 secondes de cet hilarant visionnage? Toujours est-il que l'oeuvre de Roy Alexandre est particulièrement représentative de ce qui fait que ce genre est drôle, tout simplement. Tout commence (pour moi, pas pour le film, j'ai malheureusement raté l'introduction de cette fresque grandiose) par un décor typé club Med, avec des palmiers plus verts que l'incroyable Hulk, et une eau de piscine plus bleue qu'une bite de Schtroumph. L'eau cristalline nous éblouit, tandis qu'un soleil de plomb miroite dans cette oasis de fraîcheur. Et à deux pas de ce décor faisant rêver tout parisien pestant contre la pluie et les nuages qui se respecte, se tient un homme un brin bourru, poilu, une demoiselle a ses genoux pompant langoureusement le sexe dudit monsieur. Il est à noté que par chance, je suis tombé sur la version "soft", m'empêchant, et c'est heureux, de voir l'épais membre qu'on imagine palpitant dans la bouche de la jeune madame. Ainsi, par un jeu de camera subtil, Roy nous masque le pénis de son acteur à l'aide des palmiers susmentionnés, ou bien nous le filme de dos. Seuls les mamelons pointant de la fille qui tente de gémir pour rappeler qu'elle est toujours là semblent indiquer qu'il s'agit bien d'un film X, et non d'un film lambda.

L'ennui me guette, je zappe.

Insatiable curieux que je suis, je retourne à notre film, rien n'a évolué, si ce n'est que les bruits qu'émet la demoiselle m'intriguent. Une sodomie plus tard, je me rends compte de l'infamie. Une authentique post-synchro de l'Enfer arrive sans crier gare, et absorbe l'attention du spectateur. Mince alors, elle a la bouche grande ouverte, et pousse des "hmmm, hmm". J'ai essayé, et tous les scientifiques sont d'accord sur ce point: c'est formellement impossible. C'est alors que je me concentre sur le son du film. Grand mal m'en a prit, j'en suis réduit à vous livrer ces quelques perles de dialogues qui font avancer l'histoire d'un bon de géant en quelques secondes. On apprend que si l'on voyait la scène de derrière des palmiers, c'était parce qu'un infâme allemand espionnait les ébats de nos jeunes gens. On ne peut que saluer une fois de plus la formidable mise en scène de Roy Alexandre. On apprend aussi que la demoiselle ne voulait pas le moins du monde se faire prendre par le vilain poilu, mais à voir cet allemand se toucher de derrière les arbres entretenait en elle une passion mordante. Elle nous confirme donc que l'énormité du sexe du monsieur allemand la faisait rêver, et que l'éventualité de se faire prendre par deux énergumènes était son fantasme.

Et là, boum, le rêve devient réalité. Merci seigneur d'avoir inventé les films interdits au moins de 16 ans, je n'aurais pas supporté une version "uncut".

On se retrouve dans un salon où la fille parle, magie du cinéma presque sans ouvrir la bouche à une amie, qui elle aussi semble s'exprimer par télépathie. Après avoir vanté l'épaisseur du pénis de monsieur l'allemand, elle se met a parler des frasques de deux amis a elle qui tentèrent de pervertir un jardinier italien (l'origine géographique permet de capter toute la profondeur des personnages, c'est très important) en lui proposant tout simplement de se foutre a poil pour aller dans la piscine. Et là, je suis obligé de retranscrire les dialogues tels quels, tant on approche du génie d'un Audiard:

_Et là, elles réussirent a le convaincre de tomber son pantalon, et il leur montra son bel oiseau. _Son bel oiseau? demande la prude amie, intriguée. _Oui, son bel oiseau, c'est une image, je veux dire, son kiki! Tu auras vu la taille de son sexe!

Là, les deux boudins exhibent leurs paires de tétons , et je me dis "stop", et je change de chaîne. Comme quoi, je n'aurais pas assisté a ce triste spectacle, je dormirais paisiblement...

BADASS Inc.(c) est une marque presque déposée par l'entreprise du même nom. Toute reproduction interdite, même si de toutes manières, je peux pas savoir si un tel a reproduit un texte ou pas. Mais si j'en chope un, j'peux te dire qu'il va prendre pour tous les autres, ça fera pas un pli. Certaines parties du site sont interdites aux mineurs, pareil, si j'en chope un, je lui nique sa race, avant de le dénoncer à ses parents.