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METAL HURLANT
Lorsque j’étais enfant, j’accompagnais souvent mes parents
dans des vides greniers, dans le but de dénicher quelques bouquins pas chers,
quelques cassettes vidéos, et également pour le plaisir de bouffer des frites
dans une barquette suintante de mayonnaise (avec la merguez dégoulinante toute
rouge avec plein de bulles sous la peau qui va bien). De nombreux objets se
retrouvent de manière bien trop récurrente dans les brocantes : collections de
fèves, timbres dont ne voudraient pas le plus aveugle des philatélistes, jouets
Kinder cassés, T-shirts de groupes des années 80 (c’est ainsi que je me m’étais
retrouvé affublé d’un t-shirt Sepultura avant même d’avoir entendu le mot
metal pour désigner de la musique. Mais je trouvais le logo cool)… Et
ça :

L’horreur de la bimbo qui
frotte son sexe contre un oiseau mutant
Comme vous pouvez en juger par vous-même, il y a là de quoi
choquer et intriguer un enfant sensible qui n’a pas vécu la grande époque des
illustrations du futur avec des gros nichons à l’aérographe. Même durant la
pénible et heureusement courte période où je portais un léger intérêt pour le
med-fan alors que je n’avais même pas de boutons sur la gueule, je me
sentais rebuté par cet objet de manière viscérale.
Puis, le temps a passé, et avec lui le goût que j’avais pour les brocantes, et
donc le souvenir de cette odieuse affiche.
De par cet oubli, j’étais heureux et je ne le savais même
pas. Mais un jour, ma mère revient d’une expédition de chinage avec une pile de
cassettes à 50 centimes. Comme vous vous en doutez probablement, Metal
Hurlant était dans le lot.
Bref, le soir venu, ayant épuisé les autres cassettes et
m’ennuyant, j’ouvris la boîte de Pandore, mit son contenu dans le lecteur et
appuyait sur la touche lecture.
Attardons nous un peu sur l’intro, qui résume à elle
seule quelques-uns des pires travers de ce tas de merde.
Ça commence sur un plan des étoiles. Puis, une voix pénible
vous assaille avec une réplique typiquement nanarde, un truc dont je ne me
souviens plus exactement et dont je ne tiens pas à me souvenir, du genre « Dans
la galaxie s’étend une menace, seule une personne peut le contrer », une
connerie du genre. Puis passe un vaisseau spatial fait à l’aérographe avec les
flammes des réacteurs animés avec 2 images, un petit thème musical spatial
tentant désespérément d’être inquiétant débarque (et malheureusement, ce petit
thème va revenir beaucoup trop souvent aux moments clés de l’intrigue). La soute
du vaisseau s’ouvre lentement, une forme rectangulaire se découpe dans la
lumière…
Et c’est là que ça commence vraiment. Les guitares
s’emballent, nous sommes en 1981 et le hard rock commence à devenir vraiment
pénible. Ça s’ entend. Au son de ce qui devait être une musique endiablée à
l’oreille des producteurs, l’objet sorti de la soute, qui n’est autre qu’une
voiture rouge absolument pas futuriste elle aussi faite à l’aérographe et
conduite par un cosmonaute qui n’a pas eu droit à ce traitement visuel (ce qui
donne des résultats que l’on peut difficilement définir autrement que par les
mots « méga-folklo »), fonce vers la terre dans un déluge de riffs
risibles.
La musique s’arrête, en même temps que le spectateur se remet à respirer et que
l’aérographe nous quitte définitivement pour revenir à une image plus normale,
et étonnamment encore plus laide. Le cosmonaute en voiture rouge s’arrête au
milieu des champs, près d’une maison de campagne, descend de sa caisse pourrie.
Plan sur les jambes. On observe les jambes. Rarement on aura vu jambes plus
raides, dont le déplacement se soucie aussi peu de la perspective et qui change
de forme presque à chaque image, comme si le dessinateur ne s’était soucié à
aucun moment de créer une continuité dans le mouvement. Ce qui fait que dès que
le personnage bouge, il tremblote de manière odieuse. Ce travers se retrouvera
dans tout le film, et causera des migraine au plus endurci des junkies.
Mais nous ne sommes qu’au début de nos surprises. Le type
rentre dans la maison, laquelle est aménagé dans le plus pur style riche, ricain
et dépourvue de goût. Une petite fille d’âge indéterminée (et pour cause, on a
vachement l’impression que le dessinateur s’est contenté de dessiner une femme
adulte en plus petit et avec des nichons moins gros que les autres personnages
féminins du film) court dans les escaliers, criant « Papa ! Papa ! Tu m’as
ramené quelque chose dit ? ». Le cosmonaute mal animé enlève son casque de
cosmonaute mal animé, et l’on comprend que ce n’est pas devant n’importe quel
mauvais dessin animé qu’on se retrouve. Notre connard de l’espace n’est autre
qu’un quinquagénaire dégarni dont les cheveux présentent deux coloris de gris
différents et d’une longueur pas tout à fait anormale mais presque, avec une
moustache et des lunettes, qui lance un petit regard amusé à la pouffe et, sans
même retirer sa combi pour se mettre à l’aise, lui fait signe de ramener son
gros cul pour qu’il lui montre ce qu’il a dans sa boite. Ça n’a pas l’ air de
grand chose dit comme ça, mais remettez vous dans le contexte : vous voyez un
badass quelconque sauter d’un vaisseau spatial en bagnole seventies
et revenir à la maison par sa seule maîtrise de la conduite de voitures dans le
vide intersidéral pendant que des musiciens chevelus s’efforcent de faire
couiner la guitare pour prouver qu’ils ont la technique et de vous montrer
qu’ils ont bien compris où se trouve la grosse-caisse. Pas moyen de s’attendre à
ce qu’un personnage introduit de la sorte ait la peau du cou qui pendouille.
Enfin bref. Papa l’astronaute ouvre la boîte, fifille
astronaute regarde, une lumière verte envahit l’écran et fait littéralement
fondre en trois secondes le père sans autre forme de procès, sans qu’on sache
quoique ce soit de son passé, de ses ambitions, rien, il fond comme une merde
chaude et rejoint l’enfer des personnages moches et inutiles. Ceci annonce une
autre donnée du film : les personnages n’ont aucune profondeur et ne consistent
qu’en de vagues clichés mal exploités, et aucun n’est destiné à nous suivre
longtemps. Seule leur connerie monumentale, leurs looks improbables et des
punchlines vaseuses leurs permettra de rester dans nos mémoires.
Une boule verte lumineuse sort de la boîte en volant,
grossit et s’approche de la petite fille, qui se plaque contre le mur, la bouche
grande ouverte en une mimique d’effroi qui donne plus envie de la frapper
jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de dents que de la prendre en pitié. Et la boule
se met à parler, carrément. Je ne sais pas ce que ça donne en VO, mais en VF,
c’est une expérience inattendue et violente. Le cahier des charges du doubleur
devait tenir en peu de consignes :
-Prendre une voix traînante, nasillarde, mais qui en
même temps évoque le mal absolu qui perdure depuis que la galaxie existe.
-Utiliser le vocodeur le plus pourri qui traîne pour
essayer de donner un peu de dimension au résultat.
Résultat qui bien entendu donne l’impression qu’un Canadien
dissimulant mal son accent fait le malin en parlant à travers un ventilateur qui
marche mal, en gros. Et voilà en substance ce qu’il dit à la conne à grande
bouche :
« Vois. Contemple ma puissance. Je suis le Mal Absolu.
Je suis le Loc-Nar. Mon pouvoir corrompt les plus innocents, et s’étend à toutes
les planètes, toutes les galaxies. Vois. Vois ! Plonge tes yeux en moi… »

Donc ouais. Le protagoniste principal du film est le Mal
Absolu. Qui préfère qu’on l’appelle Loc-Nar. Et qui est vert brillant et tout
rond. Avec la voix d’un quelconque méchant de série du mercredi matin pour les
enfants en bas âge. On aurait pu imaginer plein d’autres noms et looks, genre
Zrushmu le Poulpe aux Milles Yeux. Mais non.
À partir de là, le Loc-Nar parle à la radasse et lui fait
voir des preuves de sa puissance à travers des visions de ses heures de gloire,
en lui expliquant qu’elle a des pouvoirs qu’elle ne connaît pas encore qui
peuvent emmerder le Loc-Nar dans son entreprise de faire chier l’univers entier,
et que donc il va se débarrasser d’elle, mais bon, pas tout de suite. Ce qui
donne en fait plein de sketchs improbables tous réalisés par des dessinateurs et
des scénaristes différents (mais tous sans personnalité, sans dons, sans
véritables notions d’animation ou de construction d’une intrigue et même pas
doués pour placer les tétons aux bons endroits) où le Loc-Nar, généralement,
fait des petits tours bien gentils qui finalement se révèlent marcher à
contre-emploi. Comme quoi, le mal absolu, c’est qu’ une grosse tapette. Et avec
tout ça, des looks et décors futuristo-fantastiques vraiment
inoubliables, de la musique lourde bas de gamme des années 80, des punchlines,
des femmes qui toutes montrent leurs nichons à un moment où un autre.
Comme je vais pas non plus me faire chier à vous raconter l’intégralité de ces
courts-métrages, en voici les résumés et les éléments remarquables.
LE LOC-NAR A NEW-YORK :
Un archéologue a ramené le Loc-Nar dans le New
York du futur pour une expo, mais les vénusiens (tous très mal vêtus et
équipés de fusils ridicules) veulent l’avoir, alors ils arrivent et pètent
tout. Heureusement, la fille de l’archéologue (qui est donc habillée
suffisamment court pour qu’on puisse distinguer que sa culotte est bleue
régulièrement, et a comme de bien entendu de gros boobs) parvient à
s’échapper avec la pierre verte, et se fait récupérer par Harry Canyon,
chauffeur de taxi désabusé, vulgaire, sale et vraiment très moche. Il la
recueille, et, alors que son père vient de mourir, elle saute sur le
laideron et le baise. Finalement, ils décident de revendre le Loc-Nar au
méchant contre 300 000 chrono-dollars et de partager. L’échange se passe
bien, mais le méchant fond lui aussi comme une merde chaude en saisissant
l’objet. La pétasse essaie de trahir Harry et de se tirer avec la thune,
mais ce dernier la bute avec le rayon désintégrateur de son taxi, et c’est
lui qui se met toute la thune dans la poche, tout content d’être devenu
riche et d’avoir niqué gratos... |
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INFLUENCE DU LOC-NAR :
Harry est riche, et de par sa terrible machination, le
Loc-Nar a causé la mort d’un archéologue et de deux méchants.
ÉLEMENTS NOTABLES ET PUNCHLINES :
-Harry Canyon mange comme un porc et ne s’autorise qu’une
bouchée avant de jeter son hot-dog.
-L’Empire State Building est devenu ringard, et il n’attire
plus que les punks de la campagne.
-On n’oublie pas de faire de la critique sociale, avec des
flics vraiment pas très sympas qui n’agissent que si les gens les payent.
Pourtant, la société semble continuer à fonctionner normalement.
-Les vénusiens gâchent leurs cigares n’importe comment.
« C’était peut-être la première fois qu’elle faisait ça
avec un new-yorkais » Harry commentant la scène de baise.
« Sacrés martiens, jamais en règle » Harry alors
qu’un martien se fait embarquer par les flics.
DEN ET LES RADASSES DE MULATEK.
Den est un jeune nerd avec des grosses lunettes qui fait
une collection de cailloux, et c’est ainsi qu’il trouve le Loc-Nar, qu’il fout
dans une caisse au fond de sa chambre. Puis, en faisant une expérience sur
l’électricité naturelle un soir d’orage, se produit un mic-mac electro-magique
qui le transforme en homme fort avec une grosse bite tout en le transportant sur
une autre planète (ce qui donne lieu à pleins d’effets spéciaux à base de
projecteurs et d’huile colorée). Là, il tombe direct sur des gars chelous au
bord d’une piscine pleine de liquide vert qui essayent d’invoquer un démon grâce
au sacrifice d’une femme à poil avec les plus gros seins du film. Den la choppe,
s’enfuit dans la forêt, et pour le remercier, elle tombe le pagne. Den est en
train de vivre sa première expérience sexuelle lorsqu’une bande de monstres
humanoïdes aux looks moins développés et cohérents que ceux de Star Trek les
interrompent pour les emmener dans le repaire de Hard (ce nom), chef de la
rébellion contre la méchante reine salope.

Hard a capturé la pouffe aux gros nibards et propose a Den
d’aller voler le sceptre de la reine, lequel est serti du Loc-Nar et sert à
invoquer un démon, le même que tout à l’heure, nommé Mulatek. Den essaye de
buter Hard, ce qui ne semble pas bien difficile car ce dernier semble être une
grosse tapette qui m’emmerde à l’empêcher de niquer, mais il est totalement
invincible (ce qui nous fait nous demander pourquoi il y va pas tout seul. Il
n’y aura jamais de réponses). Den, accompagné de quelques monstres moches,
rentrent dans les égouts, ce qui les conduit naturellement jusqu’à un passage
secret dans le château. Ils se séparent, Den trouve le sceptre, mais au même
moment apparaît la reine, qui se place devant, et donc Den lui empoigne les
boobs. Les sbires de la reine sont prêts à le castrer, mais finalement la
reine préfère le baiser. Ses compagnons en profitent pour voler le sceptre, Den
s’enfuit, poursuivi par la reine vêtue d’une simple cape et montée sur une
mouche géante. Notre héros se retrouve à nouveau devant la piscine
sacrificielle, la situation étant exactement la même sauf que cette fois c’est
Hard qui veut poignarder la pute. La confusion la plus totale s’ensuit : Mulatek
pointe son nez, les troupes de la reine et les rebelles se tapent dessus, la
reine et Hard se battent pour le sceptre, et finalement Den sauve le monde grâce
à un lancer de javelot défiant toutes les lois de la physique. Le connard et la
chiennasse sont réunis, et cette dernière propose à son fourreur favori de
devenir le roi de ce monde, mais non, finalement il préfère l’embarquer sur une
mouche géante et s’en aller vers l’horizon (probablement afin de trouver un lieu
où il pourra la baiser jusqu’à ce que le sperme lui en sorte par les trous de
nez sans que personne ne viennent les déranger).

INFLUENCE DU LOC-NAR :
Le Loc-Nar a provoqué l’épanouissement sexuel d’un gamin de
15 ans et la mort de deux tyrans ainsi que de quelques monstres.
ÉLEMENTS NOTABLES ET PUNCHLINES :
-Le monstre du passage secret des égouts est probablement
la créature la plus laide et la plus ridicule jamais conçue.
-Les tétons de la bonasse du sacrifice sont en forme de
fleurs. Rouges.
-Croyez le ou non, mais il existe un comics consacré
aux aventures de Den. Il a eu du succès.
-« Sur terre, je ne suis rien. Ici, je suis Den ! »
Den partant vers l’horizon accompagné d’une musique horrible.
-« Traître ! Tu me fais l’amour, et pendant ce temps, tes amis me
volent mon sceptre ! » La méchante reine, vachement pissed-off. |
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-« Si tu refuses ? La fille meurt, tu meurs, tout le
monde meurt ! » Hard expliquant à Den pourquoi il ferait mieux d’obéir.
-« Oh, rend moi ça salope ! » Hard se battant
avec la reine pour la possession du sceptre qui donne le pouvoir ultime.
LE TÉMOIGNAGE DE CRAPULE JACK

Dans une base spatiale très moche peuplée par des
extraterrestres, un capitaine du nom de Sade passe devant un tribunal pour de
nombreux crimes. Le dénommé Sade est un connard arrogant au menton bien trop
gros, défendu par un avocat nerveux et affligé d’un accent espagnol de l’espace.
Les chefs d’accusations sont très nombreux, ce qui donne lieu au gag éculé de la
liste vachement longue qui prend plein de place dans la salle. Heureusement,
Sade à un plan : grâce au faux témoignage d’un dénommé Crapule Jack, il espère
passer pour un gars sympa et honnête. Malheureusement, le dénommé Crapule Jack
(qui ressemble au Prince Charles, si le Prince Charles avait été un balayeur) a
ramassé le Loc-Nar, qui traînait dans un couloir, comme ça. Du coup, lorsqu’il
commence à témoigner sur le thème de « Oh, le capitaine Sade, il est vachement
sympa, jamais vu quelqu’un d’aussi sympa, vraiment, le top du sympa » il se met
à rajouter des conneries qui choquent la cour, alors que les muscles de son coup
saillent de plus en plus. Il finit par se transformer en méga-patator, et se met
à poursuivre Sade à travers la base en foutant un dawa infernal, ce qui est
absurde si l’on considère qu’il passe beaucoup plus de temps à détruire des murs
gratuitement qu’à chasser Sade. Finalement, il le rattrape tout de même,
s’apprête à lui péter la gueule, mais Sade lui rappelle leur contrat, et, sans
que cela soit explicable, crapule Jack redevient normal, et prend les billets
que Sade lui tend. Enfin, Sade tire un levier et fait tomber Crapule Jack dans
l’espace, pour le fun.

INFLUENCE DU LOC-NAR :
Par l’influence du Loc-Nar, un balayeur essaie de tuer un
criminel, ce qui est tout de même du contre-emploi, et en plus, il échoue.
ÉLEMENTS NOTABLES ET PUNCHLINES :
-Y’a un morceau de Devo.
-« Ooh, le capitaine Sade est le meilleur des hommes… Si
l’on excepte la fois où il a vendu de la coke à des mineurs déguisé en bonne
sœur ! » Crapule Jack qui commence à bugguer.
LES ZOMBIES DU LOC-NAR.
Un avion dans la nuit, des explosions dans le ciel : c’est
la guerre, ouais mec. Dans un avion quelconque, quelques personnes se font
descendre, et le Loc-Nar échoue dans la soute, ce qui fait que tous les morts se
transforment en zombie, et zigouillent les survivants, sauf un qui réussit à
s’enfuir en parachute. Mais pas de bol, il échoue sur une île où se sont crachés
plusieurs avions, tous bourrés de zombie, et il crève comme une merde, bien
fait.
INFLUENCE DU LOC-NAR :
Elle est ici plus palpable qu’à l’accoutumé : tout le monde
crève et devient des zombies. Probablement une des plus belle manifestation du
Mal Absolu.
ÉLEMENTS NOTABLES ET PUNCHLINES :
- Cet épisode est, de très loin, le mieux dessiné, et est
étrangement sombre comparé aux autres. Qui plus est, il ne cherche pas à faire
dans l’humour de merde et la rock’n’roll attitude : il tente simplement de nous
inquiéter et d’introduire un peu de suspens, et même si c’est loin de marcher,
on sent qu’il y a eu un réel effort de mise en scène. Si tout cela est fort peu
intéressant, c’est tout de même moins con et lourd que le reste.
DANS L’ESPACE, PERSONNE NE VOUS ENTENDRA
NIQUER.
Vue plongeante sur le pentagone. Des journalistes harcèlent
un petit homme anodin de type attaché-case-calvitie-grosses-lunettes
parfaitement indifférent, parce qu’il se passe des trucs bizarres dans le pays,
genre des gens qui tombent malade et des zombies qui se baladent. Le petit homme
gris rentre dans le pentagone, et est introduit en tant qu’expert dans la
cellule de crise crée pour s’occuper de tout ce bordel. Il explique en substance
qu’il n’y a aucun problème. Au passage, on remarque qu’une femme, évidemment une
bonasse rousse à lunettes, occupée à taper des trucs sur une machine à écrire, a
le Loc-Nar entre ses (gros, est-il besoin de le préciser ?) seins en pendentif.
Puis, un vaisseau spatial en forme de smiley passe au-dessus du pentagone, le
Loc-Nar se met à briller, et le petit homme moche devient fou et se jette sur la
secrétaire mammaire comme pour la violer, un tube sort du vaisseau, perce le
plafond, et aspire le vilain monsieur et la jolie dame. Ces derniers se
retrouvent dans une cloche en verre, observés par deux martiens que l’on
pourrait décrire comme des beaufs de l’espace et un petit robot ridicule à
grandes oreilles. Le vilain monsieur se trouve être un cyborg disfonctionnel que
l’on envoie à la casse. Puis, le robot s’entiche de la secrétaire aux formes
avantageuses, et lui explique que non, c’est pas possible, il ne peut pas la
ramener sur terre. Alors ils vont baiser, pendant que les deux extraterrestres
se défoncent avec de la coke de l’espace. La fille trouve ce qui lui arrive
fantastique, le robot la baratine un peu, et ils décident de se marier.

INFLUENCE DU LOC-NAR :
Le Loc-Nar fait visiblement des trucs chelous sur terre,
mais on n’en sait pas plus. Un mariage est conclu.
ÉLÉMENTS NOTABLES ET PUNCHLINES :
-Dans l’espace, la coke se vend par dizaines de kilo, même
pour la consommation personnelle.
-« Vous n’auriez pas plutôt du jus de carotte bio ? »
La secrétaire au robot lui proposant de la bière.
-« C’est normal, les terriennes qui arrivent à l’orgasme
par des moyens mécaniques se sentent toujours coupable » réponse du robot à
la secrétaire qui se sent toute bizarre.
-« J’aurais trop peur de rentrer et de te trouver en
train de faire l’amour avec le grille-pain » La secrétaire résistant aux
avances du robot.
-« D’accord, mais il faut que ce soit un mariage juif ! »
la secrétaire cédant aux avances du robot.
TAARNA ET LES HOMMES VERTS.
Sur une autre planète, des gens habillés de manière
ridicule et dirigés par un mec avec un bras cybernétique et un manteau rouge à
épaulettes marchent vers un volcan dans lequel se trouve le Loc-Nar, version
géante. Le volcan se met à cracher du vert sur tout le monde. Les gens habillés
de manière ridicule émergent du schmeux vert, eux même ayant adoptés cette jolie
couleur ainsi qu’une attitude patibulaire. Ils décident d’aller buter tout le
monde, et se rendent dans une grande ville décorée avec un mauvais goût qui
provoque l’affliction chez les gens qui ne supportent pas le rose, les
coquillages et le sous-Moebius. Ils dézinguent tout le monde cruellement avec
des mitraillettes lance-flechettes, pendant que les dirigeants (parmi lesquels
une espèce de Gandalf super raté qui a probablement les sourcils les plus
remarquables de tout le film) se retranchent à l’intérieur d’un palais afin de
lancer un appel mental à la race des Taarakiens, sensés les protéger si tout se
passe mal. Pour des raisons inconnues, ils lancent leur appel mental à haute
voix. De toute façon, on s’en branle, les vilains hommes verts finissent par
défoncer la porte et zigouiller à tour de bras.

Puis, suite à une transition incroyable entre le corps d’un
page et une montagne de débris, on voit apparaître une pétasse aux cheveux gris,
avec un tatouage d’épée sur le cou, surmaquillée, l’air cold-as-ice, vêtue d’une
espèce de robe de bure. Elle est dans un souterrain plein de statues de femmes à
poil avec des ailes sur la tête (si, sur la tête) et des épées dans les mains.
Elle se désape langoureusement, ouvre une trappe dans laquelle elle trouve une
tenue de cuir sexy et une épée, puis elle se barre sur une sorte d’oiseau géant
anti-aérodynamique. Puis, elle va dans un bar tenu par un type normal torturé
par les méchants tout verts, elle en bute deux trois qui voulaient la violer, et
en profite pour trouver le campement des méchants. Elle s’y rend donc, et se
fait capturer comme une conne. Elle est fouettée et jetée dans une fosse pleine
d’aspérités, du genre que tu peux carrément t’y tenir debout, pendant qu ‘une
bande d’hommes verts tentent de buter sa monture avec un lance harpon. Ils le
ratent, et en profitent pour peser le filet dans lequel il était emprisonné, et
il va sauver sa maîtresse. Elle part donc en direction du volcan du Loc-Nar,
mais l’oiseau se fait blesser, et ils tombent ensemble dans une plaine entourée
de falaises où sont massés tous les bad-guys. Le chef des vilains débarque, une
scie circulaire à la place de sa main bionique. Un combat sans suspens s’ensuit.
Puis, elle repart sur son oiseau vers le volcan du Loc-Nar, lequel se met à dire
« Non Taarna, ne te sacrifie paaaaaaaaaaaas ! » alors qu’elle se jette
dedans, carrément.

Puis, l’on repasse à la maison du début avec la petite
fille à la grande bouche, on voit le Loc-Nar craqueler, la petite fille s’enfuit
dans les champs pendant que sa maison explose (enfin plutôt pendant qu’une
petite maquette de maison sous éclairage vert explose au ralenti). Enfin, arrive
un oiseau géant, exactement le même que Taarna, la petite fille à l’air
vachement contente, monte dessus, rejette ses cheveux en arrière qui en
profitent pour devenir gris, on voit qu’elle a le même tatouage que Taarna, et
elle s’envole vers les étoiles pendant qu’une voix-off nous apprend que tant
qu’il y aura un Taarakien pour se battre contre le Mal, et bien ce sera cool.
INFLUENCE DU LOC-NAR :
Certes, on voit qu’il a eu des heures de gloire, qu’il fut
un temps où il transformait les gens normaux en gens verts agressifs. Néanmoins,
il suffit qu’il montre à la seule personne qui peut le détruire dans l’univers
une de ses défaites pour qu’il explose, alors qu’il est quand même le Mal
Absolu. Zéro pointé pour le Mal Absolu.
ÉLÉMENTS NOTABLES ET PUNCHLINES :
-Après être passé sous la lave verte, le chef des méchants,
de manière totalement inexplicable, porte un masque en métal avec des cornes qui
n’était pas là avant.
-L’oiseau, en plus d’être très laid, a un cri horripilant
qu’il pousse en toute circonstance, même quand il ne fait que planer bêtement.
Pour avoir une idée de ce que cela peut donner, passer une journée à vous
entraîner pour prononcer le son « uuuu » de la manière la plus insupportable
possible, et vous ne devriez pas êtres très éloignés de la vérité.
-Dans le bar, il y a un groupe qui joue sur une petite
scène. Faites un arrêt sur image pour examiner leurs looks. Préparez un seau
pour gerber vos tripes.
-« Mort ! Mort à tous ceux qui ne sont pas comme nous ! »
première phrase du chef des gens mal habillés qui deviennent des gens mal
habillés méchants.
LES CONCLUSIONS QUI S’IMPOSENT À MORT :
Metal Hurlant nous vient tout droit d’un autre âge : 1981.
Il a visiblement plu à beaucoup de gens, parce qu’il tente péniblement
d’intégrer des éléments tels que le rock, le sexe, la violence, un peu de drogue
et l’humour adulte et la science-fiction dans un dessin animé. Plutôt que de
trouver ça putassier et extrêmement mal fait, les nerds de l’époque ont adoré,
malgré le fait que la musique soit nulle, les filles mal rendues, les combats
poussifs, le scénario totalement incohérent et l’univers digne d’un pulp qu’on
aurait utilisé pour se torcher. Qu’ils crèvent donc pour leur manque de goût.
POINTS POSITIF :
-Regardez le avec des amis, idéalement avec de l’alcool ou
autres drogues. Vous allez beaucoup rire, ça vous laissera beaucoup de bons
souvenirs. Attention toutefois aux crises d’épilepsies et d’angoisse.
POINTS NEGATIFS :
-Le style des dessins
-L’animation des dessins
-Les couleurs
-Le scénario
-Les dialogues
-La musique
-Les gens qui ont aimé
-L’idée de faire du Mal absolu une boule verte lumineuse
qui parle.
-Tout ce qui est lié de près ou de loin à ce film.

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