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Warlock III, The End of Innocence

 

Le proverbe jamais deux sans trois est connu pour sa tendance à se révéler vrai et systématique. C’est pourquoi l’existence d’un troisième volet aux aventures désastreuses du Warlock, le sorcier satanique manipulateur et charmeur, est connue de tous et n’a pas de quoi surprendre. Le premier volet était lourd et suffisant, le second révoltant et prétentieux hors de toute proportion et tous deux comptaient facilement parmi les pires téléfilms fantastiques jamais engendrés par des gens sérieux. C’est ainsi que Warlcok III, The Age of Innocence se place fidèlement dans la lignée de Warlock II en réussissant haut la main le pari de faire pire que son prédécesseur, ce qu’on savait possible mais qui restait étrangement inimaginable. Pour Warlock III, jamais l’expression il faut le voir pour le croire n’aura été aussi appropriée, car s’il n’y a qu’un seul mot capable de  résumer à lui seul ce film et qui apparaîtra très souvent au cours de cette chronique, c’est bien « Cliché ».

 

            Tout d’abord quand on tient la somptueuse jaquette du DVD entre les mains, on s’aperçoit que Julian Sands n’est plus de la partie. Lui qui avait donné tout ce raffinement british, cette sophistication Européenne, cette attitude gay-unfriendly au personnage du sorcier au service de Satan, lui qui donnait aux films leur seul intérêt à savoir une performance mémorable et divinement énervante, le voilà parti. Il se voit remplacé par un certain Bruce Payne, acteur Anglais à la gueule bien trop familière dont on reparlera bien vite et dont on espère un jeu d’acteur révoltant au possible. On ne sera déçu à aucun moment.

 

Tout commence dans une forêt, il y a de ça trois cent ans. Des cimes d’arbres sont filmées d’en bas en tournant et un cri d’aigle retentit, qu’on a pas fini de retrouver tout au long du film. A peine l’image a-t-elle le temps d’atteindre notre système nerveux par le biais de notre rétine qu’on se sent pris de l’envie de hurler « TELEFILM !! » en pointant l’écran du doigt. Effectivement l’image est moche, crue, froide, cheap et se paye le luxe inutile d’être excessivement lumineuse et claire alors que le peu de fois où l’on verra le ciel celui-ci sera d’un gris métallique (nous sommes en Irlande), ce qui semble doter le tout d’un filtre stylisé et désagréable alors qu’il ne s’agit que d’une image moche nous laissant comprendre qu’on avait le choix entre ça ou la qualité vidéo.

Bref, une dame avec des vêtements d’époque marche dans la forêt avec une petite fille, il y a un mouvement de caméra abrupt, du faux style et des bruits bizarres. La gamine a disparu et le générique, dont la sobriété aurait pu être appréciée à sa juste valeur s’il n’était pas accompagné par une musique horrible à la Era, commence.

 

Propulsés trois cent ans en avant, on retrouve Kris, l’héroïne jouée par Ashley Laurence (l’héroïne du premier Hellraiser et sans doute le seul personnage à survivre tout au long de la série) qui évolue visiblement en milieu universitaire en tant que jeune étudiante alors que la trentaine approchante de l’actrice et plus qu’évidente, entourée d’autres jeunes adultes joués par des trentenaires aux visages et attitudes particulièrement révoltantes, accumulant clichés sur clichés et punchline de merde sur punchline de merde, le tout malheureusement enrobé d’un sérieux des plus dramatique.

Kris a un petit ami, Michael. Michael c’est l’opportuniste musclé, qui a grandi dans une famille modeste, qui a un visage en plastique aussi lamentablement inexpressif que celui d’un Keanu Reeves ou d’une Ovidie, dégoûté par son père et dont l’objectif est de gagner plein de thune pour ne pas finir comme lui. Vient ensuite Jerry, le mélomane solitaire, silencieux et secrètement amoureux de Kris qui tire une gueule d’enterrement dès qu’il l’entend se faire prendre par tous les trous par Michael dans la chambre d’à côté ; Scott et Lisa le couple branché aux corps bien sculptés et aux penchants SM ridicules (« hmm, met moi de petites gifles sur la tempe pendant que je suis attaché à une chaise de bureau avec de la ficelle autour des poignets ») et enfin Robin, la meilleur amie de Kris, sosie malade et droguée de Britney Spears et adepte de la cartomancie.

On l’aura vite compris, c’est elle qui dira aux autres plus tard dans le film « je sens de mauvaises vibrations ici ». Le lendemain de la scène de sexe sur fond de musique inappropriée et de la présentation lourdingue des personnages, Kris reçoit un coup de fil lui apprenant que la maison de ses ancêtres va être démolie d’ici quelques jours. Elle décide alors d’y aller, d’entrer en contact avec son passé dont elle ne sait rien étant une enfant adoptée, et ce avec ou sans sa bande d’amis. On voit ensuite un monsieur de l’entretien visiblement chargé de réparer des volets sur la façade de cette même maison (qui est affreuse) qui sera projeté de son échelle par une fenêtre qui lui éclate au visage et qui mourra comme une merde.

 Tellement prévisible que ça en devient bouleversant.

Kris part ensuite en voiture en direction de la campagne et cliché monstrueux oblige, manque de renverser une vieille dame mystérieuse qui est soudainement apparue au beau milieu de la route et qui lui dit « Noooon, aaaahhh, il ne faut pas aller dans la vieille maison ! » (conseil que Kris va évidemment s’empresser de ne pas suivre). Pile à ce moment, un cri d’aigle retentit et nous revoici trois cent ans en arrière. La dame cherche sa fille en se retournant dans tous les sens. Au bout d’un moment elle se retrouve face au Warlock, qui porte un long manteau en cuir qui en plus d’insulter le bon goût et de souligner la carrure ridicule de Bruce Payne semble totalement anachronique et qui tient la petite fille entre ses bras, s’apprêtant à l’enlever. La mère parvient à récupérer la poupée à laquelle se cramponnait sa fille, est repoussée en arrière par le Warlock (si on est suffisamment attentif et pervers au point de se repasser la scène plusieurs fois, on constatera que les bottes de la maman ne font à aucun moment godasses de paysanne du dix-septième siècle, au même titre que le manteau en cuir) qui s’enfuit avec la gamine à cheval.

 

Retour au présent : la maison est moche. Grise comme le reste du film, les autres décors et les personnages, elle se veut vaste, lugubre, abandonnée et effrayante, alors qu’elle est juste insupportablement laide. Kris la visite doucement (dans la mesure du possible, dû à la reconstitution studio), entre dans la salle d’eau et *POW ! Images-Clipesques de la Poupée + Cri d’Aigle* qui lui font se tenir les tempes. Une soudaine panne de courrant lui fait ensuite se dire que finalement cette maison n’est peut être pas si cool que ça. Elle sort pour repartir : le moteur de sa bagnole ne marche pas. Solution ? Passer la nuit dans la baraque. L’électricité est revenue sans qu’elle ne semble s’en être rendue compte, un lit est mystérieusement fait dans une des chambres et elle s’y installe. A peine a-t-elle enfilé sa robe de nuit qu’elle se met devant le miroir et s’apprête à nous montrer sa triste poitrine, s’arrêtant au dernier moment car prude.

Mais au moment où elle se retourne vers le lit, ah ! Son reflet bouge tout seul à la manière des possédés, avec les yeux révulsés, des bruits moches et un signe cabalistique tracé au sang entre les seins ! Mais l’effet horrifique tombe complètement à plat, étant bien trop convenu et mal rendu (s’en suivra lors toute une série d’effets tous plus ratés les uns que les autres qui finiront par donner vie et un tant soit peu de cohérence inacceptable à ce film). Après avoir éteint la lumière (qui s’éteint avant qu’elle n’a même atteint l’interrupteur… arrh, la flemme de refaire les prises ratées !) et s’être érotiquement munie d’un chandelier histoire d’avoir une présence dans son sommeil, PANG! Apparition surnaturelle. Une voix de petite fille qui répète « aide-moi ! » ad nauseam, un orage soudain qui fait péter une vitre et la petite fille qui apparaît derrière un rideau : « aide-moi ! » au cas où on aurait toujours pas compris.

S’en suivent des coups sourds qui résonnent partout dans la maison, Kris qui panique, qui chope ses affaires et qui se précipite vers la porte d’entrée qui s’ouvre subitement sur… Michael et les autres potes. Là, tout se passe très vite, mais on sait déjà ce qui va arriver : étalage d’attitudes archétypales par-ci par-là, conflit d’intérêt, apologie de la musique de merde, joints, alcool, sexe, mort. Pour être clair au cas où jusqu’à présent on aurait eu des doutes, la confirmation tombe : ce film est prévisible du début à la fin, que ce soient les situations, les dialogues ou l’évolution des personnages dans leur environnement direct. Et je dis ça sans exagérer, toutes les situations auxquelles on assiste sont téléphonées, empruntées ici et là à des bons films comme à des mauvais, mais toujours exceptionnellement mal rendues et gâchées par des acteurs de merde, une réalisation à chier, une musique monstrueusement inadéquate à tout instant et certainement pas aidé par une des VF les plus lamentables qui soit (la VO n’étant pas disponible sur l’édition DVD à deux euros).

 

Mais peu importe, les amis de Kris s’installent, glissent un CD dans une chaîne pour nous offrir une chanson d’un groupe anonyme devenu spécialiste dans les chansons de la scène du rangement convivial dans la maison inhabitée depuis des lustres (complètement merdique et du genre qu’on entendrait dans un film comme The Craft. Si, vous avez bien lu : The Craft. Oui, The Craft. Peut-être le premier teen-movie, ou en tout cas un des initiateurs du genre. The Craft.) et vaquent à leurs clichés respectifs. Jerry par exemple, s’écarte un peu du groupe et allume un joint. Il se dirige vers la vieille salle d’eau où il sera projeté à terre par un effet spécial nul, se retrouvera sur le dos à assister benoîtement à la libération d’une flaque verte gémissante en 3D qui remonte le long du mur et qui disparait de manière aussi inexplicable que l’est sa mauvaise modélisation. Là, la caméra revient sur Jerry, toujours allongé au sol, le regard perplexe et le joint au coin des lèvres et on a à peine le temps de se plaindre à haute voix que « oh, c’est pas vrai qu’il va dire que c’est à cause de son herbe… » qu’il nous lance une énième déclinaison du trop entendu « woah, puissante cette herbe ! », emplissant notre coeur d’une consternation abyssale. Peu de temps après, Kris reçoit la visite d’un vieux bonhomme du coin, le professeur Butterfield, spécialiste de la généalogie de la famille de la jeune fille et désireux de s’entretenir avec elle.

Il lui explique très courtoisement que cette maison est bien trop cool à tous les niveaux, que ses ancêtres y ont vécu très longtemps jusqu’à ce qu’un certain Covington (notre Warlcok) y emménage il y a de ça 300 ans laissant derrière lui des rumeurs de sacrifices sataniques et de sorcellerie auxquelles il ne sers à rien de croire parce que bon, hein, yeah quoi. Et là *POW ! Images Clipesques + Cri d’Aigle* qui nous transportent à nouveau abruptement trois cent ans plus tôt, dans une sorte d’autel satanique souterrain, où le Warlock s’apprête à sacrifier la petite fille. C’est là que la maman apparaît, sauve sa petite fille, récupère la poupée au ralenti *POW ! Cri d’Aigle* et emmure Warlock dans son caveau en papier mâché.

 

Retour au présent quand au moment où le vieux bonhomme s’apprête à donner à Kris une vieille lettre visiblement écrite par la dame dont la fille fut enlevée par le Warlock qu’on frappe à la porte. Michael va l’ouvrir et ah ! C’est le Warlock ! Etant du genre physionomiste, le visage de ce Bruce Payne me choqua immédiatement. « Je l’ai déjà vu quelque part, cet espèce de croisement désagréable entre Rutger Hauer et Geoffrey Rush » me dis-je lors de cette scène cruciale, tandis qu’une teinte argentée se mettait à flotter mystérieusement au niveau de ses lèvres. Jusqu’à ce que je comprenne douloureusement. Bruce Payne est ce très mauvais acteur Anglais qui avait endossé il y a trop peu de temps le rôle de Damodar, le vilain sidekick chauve de Profion avec du rouge à lèvres argenté, qui tue le noir de service en lui brisant les reins dans l’adaptation cinématographique navrante du jeu de rôle Donjons et Dragons. Voilà, donc exit le bon acteur qu’était Julian Sands qui ne parvenait certes pas à faire tenir les films debout  mais qui avait le mérite d’être là, et laissons la place à Bruce Payne l’Anglais mielleux au sommet de la tête bien trop étroit par rapport au reste de son crâne, qui passe son temps faire la moue avec ses sourcils et sa bouche, qui a des cheveux insupportables, une élocution horriblement lente (dont la VF est tellement démente qu’on est obligé de la trouver géniale), un gros cul et à peu de choses près les mêmes vêtements que Ritchie Blackmore.

 

Ignoble.

 

Alors voilà, le Warlock nouveau est arrivé et je mets au défi quiconque de pouvoir faire abstraction de ses cheveux et de ses sourcils et d’apprécier son jeu d’acteur tout au long du film. Il entre dans la maison drapé dans le même manteau en cuir qu’il y a trois cent ans, toujours aussi moche et trop grand pour lui et se présente sous le nom de Phillip Covington, architecte. Notons que le nom « Covington » est intervenu dans la conversation entre Butterfield et Kris il y a à peine deux minutes de manière assez grave, vu que ce monsieur semblait être mêlé à des meurtres et que l’annonce de ce nom ne met la puce à l’oreille à personne. Ensuite Warlock fait un peu la moue, montre à tout le monde son maintien exemplaire en faisant les cent pas dans la pièce et apprend à Kris que cette maison est bien trop cool à tous les niveaux, qu’en plus de ça elle est super connue, que de nombreux artistes l’ont utilisée comme modèle depuis très longtemps et que l’un d’eux y a même vécu un certain temps. Là, Butterfield qui se méfie du Warlock lui dit que non, qu’il est spécialiste de l’histoire de la région et qu’à sa connaissance aucun artiste n’a jamais vécu ici à aucun moment. Warlock défie alors les lois de la cohérence faciale en étirant son sourcil droit et le coin gauche de sa bouche au-delà du point de rupture pour signifier l’arrivée imminente du sarcasme, pointe du doigt le carton à dessin de Kris (qui est artiste) et dit que si, la preuve c’est une artiste elle, et que je sois pendu si elle ne vit pas dans cette maison. Et inexplicablement Butterfield et les autres ferment leur gueule. Alors qu’on conviendra que Warlock a vraiment sortit la feinte la plus lamentable au monde, tellement lamentable, nulle et inefficace que personne ne devrait même y songer dans ce genre de situation où il n’a même pas menti, juste dit de la merde. Et au lieu de lui dire d’arrêter de faire chier, de lui demander se casser et de le frapper répétitivement au visage sans pause avec plein d’objets différents, tout le monde acquiesce, même le vieux Butterfield qui semblait jusque là faire preuve d’un minimum du discernement.

Si même les dialogues et les situations censées en découler ont atteint un tel stade de lamentable que les personnages n’ont plus à fournir le moindre effort pour se persuader les uns les autres qu’ils ne se veulent pas de mal mutuellement, c’est que ce film a décidé d’aller loin.

 

Très vite, Warlock se retrouve seul avec Butterfield et toujours avec cette même moue de connard dévoué (qui ne le quittera pas de tout le film, c’est maintenant évident pour tout le monde) lui somme de lui remettre la lettre destinée à Kris. Butterfield refuse. Warlock pique tout à Darth Vader en lui faisant se resserrer son nœud papillon pour l’empêcher de respirer par la seule force de l’esprit et finit par lui arracher la gorge à main nues et par brûler la lettre avec une satisfaction contenue. Kris arrive ensuite, s’étonne de la disparition du vieux bonhomme et Warlcock (avec sa moue) lui dit que « oh, il a sans doute dû sortir… Il m’a dit qu’il avait besoin d’air », bref encore un ersatz de mensonge pathétiquement maladroit qui n’aurait jamais pu passer en temps normal et qui se serait soldé par un passage à tabac en règle du Warlock s’il n’avait pas affaire à une bande connards dont l’incompétence à être normaux et à faire preuve de discernement à de quoi hanter les plus tolérants. Ensuite, Warlock (avec sa moue) s’occupe de Jerry. Grâce à sa perception accrue due à son satanisme et à son langage facial hors du commun, il comprend instantanément que Jerry est amoureux de Kris (et le fait que Jerry ait un comportement type d’amoureux maladroit et vaguement malheureux n’a sans doute rien à voir dans la déduction quasi instantanée de Warlock) et commence doucement mais sûrement à titiller sa corde sensible, avec sa voix inutilement grave et traînante « hmm, tu es amoureux d’elle depuis longtemps, mais elle a déjà un amant, tu es persuadé que tu pourrais la rendre plus… heuuureuuuse, n’est ce paaas ? » ce qui est particulièrement lourd, d’autant plus que Jerry est gêné.

 

Au cours du repas du soir, auquel assiste Warlock en raison de la tempête qui fait rage au dehors, on a droit aux platitudes d’usage entre chaque personnages : le vannes débiles, les réprimandes déjà mille fois entendues ailleurs dans des films où ce genre de scènes insipides ont lieu. C’est là que Scott (le SM passif) dont on commence à un peu trop voir le tatouage tribal qu’il a autour du biceps droit demande à Warlock sur un ton « ouais mec, c’est pas que tu pues de la gueule mais presque » s’il compte rester encore longtemps à squatter ici. Warlock (moue !) répond qu’il est là uniquement à cause de l’orage. Michael insiste en lui lançant « mais quoi, votre bagnole craint la pluie ? » et là Warlock réponds, sûr de lui « non, ça n’est pas exactement ça… » et l’échange s’arrête là. Encore une fois, ils auraient pu facilement le foutre dehors : il n’avait strictement aucune raison valable de rester bouffer chez eux, ils lui en ont exigé une et non seulement il a été incapable d’en donner, mais en plus il s’est lamentablement vautré avec son « non ça n’est pas exactement ça » lancé sur le même ton que « ma voiture est tombée en panne pile au moment où je suis arrivé ici », mais tellement creux que même quelqu’un en pleine hémorragie aurait insisté jusqu’à ce qu’il craque. Mais non, les autres agissent comme si ce non argument en était un très convainquant et ont vite fait de changer de sujet. Saluons encore une fois la médiocrité des dialogues qui est telle qu’une potentielle situation de tension verbale et d’échec du Warlock, pourtant évidente vu la tournure de la conversation et ses répliques misérables, est expédiée à son avantage alors que ce qu’il dit est vraiment horrible et choquant de nullité.

 

Après avoir remis à leur place Scott et Michael de manière si peu glorieuse, Warlock se tourne vers Robin et engage la conversation. Il constate qu’elle porte une sorte de pendentif moche au cou, et il arrive à lui soutirer qu’elle croit en son pouvoir de protection ultime contre les mauvais sorts. « Ok, doit se dire le Warlock, elle a bûché Eliphas Lévi, Crowley et HPB, je suis dans la merde… » et à peine le repas est-il finit que Robin se précipite dans sa chambre, met de la musique de merde et tire son tarot. Elle finit par tomber sur la carte du diable et, mon Dieu, elle commence à comprendre. Exactement au même moment, le Warlock se met à papoter avec Michael qui est en train de faire la vaisselle et l’asticote sur le sujet de son père « ah, votre papa était un looser et vous ne voulez pas finir comme lui, alors vous travaillez et votre objectif principal est de devenir riche, hmmm, en fait vous fuyez tellement l’image de votre père que vous en oubliez d’être vous-même… » et Michael, ben ça le vexe à mort parce que hey, y’a que la vérité qui blesse. Puis Michael monte rejoindre Kris, lui mord les tétons à travers son sweat, mord le sweat tout seul et commence à l’embrasser goulûment quand soudain ce n’est plus Michael qui lui reluit les amygdales avec sa langue, mais ce fourbe de Warlock ! Kris hurle, se lève et redescend en courrant où elle trouve le salon vide et Lisa, à poil, attachée à la table de la salle à manger avec un couteau de cuisine profondément enfoncé entre ses seins faméliques. Elle hurle et se réveille en nage, les yeux rougis et on la comprend : après tout elle vient de subir le cauchemar le plus pourri et prévisible du monde.

Mais Robin, sa meilleure amie, est là pour la consoler et c’est là qu’elle lâche enfin son « je sens de mauvaises vibrations » qui ne manquera pas d’en faire jubiler plus d’un. Elle admet à Kris que Phillip Carrington est un type louche et fait promettre à Kris de ne jamais rien lui donner volontairement, pas le moindre objet lui appartenant. Kris ne comprends pas trop pourquoi pas mais le lui promet. Après tout, Robin ressemble à Britney Spears maigre et morte. Au rez-de-chaussée, Jerry va voir Warlock et lui fait part d’une chanson qu’il a écrite pour Kris. Warlock prend la feuille sur laquelle la chanson est écrite, la fait magiquement brûler dans l’âtre et Jerry se retrouve subitement sourd. Lui qui est mélomane, ça la fout mal. On commence donc à comprendre qu’effectivement il ne faut pas donner quoi que ce soit volontairement au Warlock, sinon il vous a en son pouvoir et est en mesure de réaliser votre pire cauchemar (de beaux relents paresseux de Freddy et de Hellraiser, encore et toujours horriblement mal exploités). Warlock contraint en premier lieu Jerry d’aller subtiliser le pendentif de Robin, pendant que celle-ci dort.

 

A présent, Robin  n’a plus rien pour se protéger et elle ne s’en rend même pas compte, sachant que son pendentif est tout de même du genre voyant et lourd. Mais non. Il faut attendre que le Warlock monte dans sa chambre et lui fasse comprendre par un subtil jeu de sourcils et de sourires, et accessoirement en lui disant, qu’il va la tuer tout ça parce qu’elle n’a plus son talisman pour qu’elle porte enfin une main attristée à son cou. Robin tente tout de même de résister en lançant des incantations à des objets qui traversent mollement la pièce en direction du Warlock qui les esquive ou les intercepte sans grande difficulté avec les expression faciales de quelqu’un en train de déguster un Pulmoll au miel à la saveur particulièrement exceptionnelle, et finit par être changée en statue de verre qu’il fracassera avec un entrain tout satanique. Peu de temps après, Jerry est toujours sourd, Warlock parvient à persuader Michael de lui donner sa montre et à s’approprier de la même manière un dessin d’eux appartenant à Scott et Lisa, dessiné par Kris. Il a donc tout le monde en son pouvoir : Michael va commencer doucement mais sûrement à ressembler à son père (c’est son pire cauchemar) c'est-à-dire sans subtilité aucune à un cadavre (et là le budget du film fait à nouveau très mal, parce que le maquillage est mauvais) et Scott et Lisa vont voir leur séance soft SM mal tourner quand le Warlock glissera le dessin au-dessus de la flamme d’une bougie, ce qui ne nous évite malheureusement pas les plans insistants sur le tatouage tribal de Scott.

 

Kris, gênée par la soudaine disparition de Robin, décide au bout de quelques heures de partir à sa recherche dans la maison, parce que c’est pas normal de se perdre dans une maison. *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* quand elle entre dans la chambre de son amie où elle trouve des éclats de verre maladroitement balayés sous le lit, ainsi qu’un doigt resté intact et toujours ceint d’une bague avec un ankh super mystique appartement indiscutablement à Robin. Là elle panique. Elle découvre ensuite le cadavre de Mr. Butterfield, malhabilement caché dans un grenier au-dessus du garde-manger ainsi que la dernière page de la lettre que Warlock a visiblement omit de détruire. Kris y apprend que la technique du Warlock pour détruire quelqu’un est vraiment atroce : il torture son entourage jusqu’à ce que celui-ci *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle*, lassé par la douleur, préfère abandonner la personne visée par le Warlock et en finir définitivement avec toute cette souffrance. Kris se précipite à l’étage sans but précis et tombe sur le Warlock qui a enfin tombé le masque et lui avoue qu’elle est une fille de *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* sorcière qui n’a aucun pouvoirs mais qu’il va sacrifier pour faire d’elle la promise de Satan et engendrer une nouvelle de race de démons. Kris essaye d’appeler ses amis à la rescousse et Warlock lui explique qu’il va les pousser à la trahir pour qu’elle soit entièrement en son pouvoir. Pour appuyer ses propos, il ouvre la porte sur la chambre de Scott et Liza. Lui est torse nu (tatouage !) en slip suspendu au-dessus d’un feu par des crochets enfoncés dans ses pectoraux et elle est debout dans une cage, le seins à l’air et pleure. Saoulés, ils disent au Warlock qu’il peut bien faire ce qu’il veut de Kris. Celle-ci redescend au rez-de-chaussée, suivie de près par le Warlock et Michael, qui lui aussi a trahi et finit par succomber à une combustion spontanée. Elle parvient à se barricader dans la salle d’eau, à défoncer le mur avec un marteau et à s’enfuir à l’extérieur, accompagnée par une musique misérable néo-celtique. On constatera au passage qu’elle a un gros cul, qu’elle porte un pantalon pas du tout approprié à ce genre de postérieur et qu’elle court de manière ridicule. Horreur, elle se rend compte bien vite qu’elle n’a en fait pas bougé de la salle d’eau et que le Warlock jouait avec son esprit (comme dans Freddy encore une fois, mais en moins que nul). Kris s’échappe à nouveau mais est immobilisée par Jerry, qui en a marre d’être sourd.

 

Le Warlock l’emmène alors dans les catacombes *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle*  sous la maison afin de perpétrer le sacrifice ultime qui fera de Kris la promise de Satan. Au cas où on aurait pas compris, il rééxplique calmement à Kris à quel point il est *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* satanique et en mesure de l’envoyer en Enfer. Mais au moment où l’überpoignard du Warlock amorce son ultime descente, Kris parvient à se libérer des sangles en cuir qui la retenaient à l’autel, parvient à se mettre debout, à menacer le Warlock avec une torche, à essayer de lui échapper et finit par tomber sur la poupée *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* de la petite fille avec laquelle elle effraie *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* Warlock et finit par le pousser dans ce qui semble être un bénitier géant rempli à raz bord de Nutella. Il semble définitivement *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* immobilisé mais finit tout de même *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* par se relever, tout maculé de chocolat et bien décidé à faire mordre la poussière à cette conasse. Il la*POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* pousse au sol violemment en la raillant, mais elle se relève et tente de le poignarder avec son propre poignard, mais évidemment échoue car On Ne Peut Pas Battre Le Warlock Avec Ses Propres Armes, si bien qu’elle finit par sortir un autre poignard du dos de la *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle*  poupée pour l’enfoncer mollement dans le torse du Warlock. Alors là il hurle, ses yeux se gonflent et comme il agonise on le voit sous sa vraie forme : une sorte de chèvre bipède d’un blanc immaculé au faciès étrangement marin. Il crie, il crie et il disparaît. Nous avons ensuite droit à un nouveau flashback d’il y a trois cent ans, juste après que la maman ait emmuré le Warlock, où elle dit à la petite fille qu’elle sera toujours à ses côtés *POW ! Cri d’Aigle*. A présent, Kris est comblée : elle a perdu tous ses amis mais a triomphé du Mal Absolu : le Terrible Warlock Qui Donne l’Impression d’Être Toujours En Train de Faire Claquer Sa Langue Après Avoir Mangé du Miel Et d’En Retirer Un Grand Plaisir (ou pour faire plus court « Bruce Payne ») et peut enfin quitter cette maison.

 

 

Pour conclure, ce film est facilement le plus mauvais de la trilogie en plus d’avoir un sous-titre au demeurant totalement incompréhensible. Que des mauvais acteurs, que des mauvaises musiques, des situations et dialogues ridicules en plus d’être tous entièrement prévisibles et clichés, l’action se passe toujours dans les mêmes pièces de la maison mais les personnages semblent régulièrement se téléporter dans telle situation, tel dialogue ou telle pièce de manière agaçante. En plus de cela, Kris et la petite fille du début étant visiblement liées d’une façon malheureusement mal explicitée dans le film, nous avons droit à des *POW ! Images Clipesque + Cri d’Aigle* systématiques, courts, abrupts et toujours injustifiés, source de stress majeure pendant tout le film parce qu’au bout du cinquième à la suite on passe plus son temps à attendre avec angoisse le suivant qu’à faire attention au film tant la pratique est inutile, pédante et surtout incroyablement désagréable. Et comme vous l’aurez constatés, les apparitions de cette figure de style apocalyptique gagne en frénésie dans les dernières minutes du film. Warlock III : The End Of Innocence est donc un gigantesque monticule de clichés en tous genres, maladroitement entassés les uns sur les autres au détriment d’un véritable travail de recherche et de stylisation : rien n’est inventif. Rien, à aucun moment. Aussi efficace qu’une tentative de viol qui a échouée.

D’un autre côté, cette platitude conceptuelle a l’avantage de rendre Warlock III autrement moins intolérable que Warlock II qui se situais à l’autre extrême du spectre : totalement imprévisible et incohérent dans sa nullité, donc éprouvant pour le spectateur un tant soi peu attaché à un agencement logique du réel et du bon fonctionnement de son quotidien. Et puis Bruce Payne a des expressions faciales inacceptables, est un très mauvais acteur et profite pour l’occasion d’un doublage mémorable tant il est à l’image de sa gueule. Une curiosité donc, que je ne regrette pas d’avoir vue malgré son affolante médiocrité dans la mesure où il s’agit du dernier volet en date d’une des trilogies qui m’aura le plus horrifié.

 

Points Négatifs : Mauvais acteurs. Mauvais décors. Mauvais effets spéciaux.  Très mauvaise musique. Aucun travail de création semble t-il, juste des situations et des idées empruntées à d’autres films et agencés de telle manière à ce que tout ça dure plus d’une heure au final. Originalité zéro.

 

Points Positifs : Moins lourd que les deux autres tout en étant indiscutablement plus mauvais. Se regarde plus facilement, car fascinant de non intérêt et nettement moins éprouvant, se passant toujours dans le même endroit et faisant appel à des cordes déjà utilisées à outrance dans le cinéma fantastique. Ce film ne surprend pas dans sa médiocrité, il ne favorise pas la concentration, parfait à se taper quand on veut regarder quelque chose de mauvais qui ne nous donnera pas envie de tout plaquer au bout de quelques minutes seulement.

 

 

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