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BLINK 182-Take off your Pants and Jackets

Pendant trois quarts d’heures je suis resté enfermé dans un teen movie. Cloîtré entre de l’humour pipi, caca, popo, et du « oh cette fille est jolie, mon rêve est de lui faire un bisous, et de lui toucher les boobies », tout cela enrobé de riffs répétitifs, et d’airs pop joués sur des guitares saturés. Bref, la formule classique du moment, indécemment chiante et sans âme, même pas drôle, chiante, chiante, et lourde aussi. Apologie puante d’une jeunesse nombriliste qui ne réussit à s’amuser qu’à travers les canons de rigolade californiens, cet album de Blink 182 avait tout pour me faire gerber, tout en m’assommant de sa répétitivité lourdingue. Mission accomplie, merci au trio de puceaux à l’homosexualité refoulée.

 

A la base, je ne suis pas bien emballer par les punks en général, par la production récente encore moins, mais quand par-dessus le marché, on essaie de nous vendre ça en version « light » et diluée pour pas trop s’attirer d’ennuis, ne pas faire de vague et rester dans le consensuel tout en « ne se prenant pas la tête » (quelle excuse pitoyable et énervante), je dis stop. Il faut vraiment être un mongolien d’étudiant amerloque cachant maladroitement son érection devant le décolleté d’une pouffe croisée sur le campus de son université à la con pour pouvoir apprécier un furtif instant cette bouillie aseptisée qui ferait passer le coca light pour de l’eau-de-vie. C’est tout de même fantastique cette façon toute américaine de ravaler toute culture contestataire pour la rechier en version soft, et réussir à le revendre de sorte qu’assez de connards en viendront à la défendre. Je suis outré, bien qu’admiratif devant tant de machiavélisme. Note à moi-même, ne pas oublier de péter les rotules de tout représentant du straight edge.

 

Ce qui frappe donc à l’écoute de cet album de chiotte, c’est outre la bonne humeur en plastique et la fumisterie factice, une uniformité alarmante dans les morceaux, dans les voix, dans les airs, dans les riffs, etc. A part quelques réglages de-ci, delà, les morceaux sont majoritairement interchangeables entre eux, et c’est d’autant plus inquiétant que c’est cet élément précis qui semble attirer les individus de peu de goûts vers ce genre de groupes de merde. C’est essentiellement ce qui provoque ma perplexité face à cet album. Venant d’un bouffon sortant d’une obscure émission de télé-réalité, il allait de soi que le contenu serait médiocre, et les gens normaux n’auraient pas fait vraiment attention à une telle production. Mais voir ainsi de tels énergumènes sans aucuns intérêt brandis comme emblèmes d’une pseudo contre-culture revendiquée par une armada de connards qui reproduisent sans s’en rendre compte le fantasme américain, tout ça m’aberre, et provoque en moi le plus singulier dégoût.

 

 

Bon, il faut bien en parler avec précision de cet album, alors parlons-en, je suis là pour ça. Qu’y a-t-il de notable dans cet amas de merde fade à l’humour plus plat que la poitrine de Gwen Stefani ? Vraiment pas grand-chose. De nombreux morceaux s’enchaînent avec des airs se ressemblant pour traiter de tout ce qui est rabaché dans toute bonne teen comedy casse-couilles qui se respecte. Donc, forcement, ça parle de papa maman qui sont énervants, mais au final bienveillants. Ca parle aussi et bien sûr de la fille à qui on veut faire des bisous/avoir peut-être un jour du sexe, mais pas trop vite/emmener à la supa dupa party d’un bouffon qui comme par hasard à une maison capable d’accueillir 50 pèlerins, tous plus cons les uns que les autres, eux aussi interchangeables suivant quelques menus réglages, tels que la couleur du pantalon baggy, celle des cheveux, etc. Ca se veut l’apologie du sexe facile, mais ça parle essentiellement de frustration, et d’épaisses couches de niaiseries fleur bleue imprègne le disque du trio californien. Tout se finit donc en happy end, puisque tout ça ne sont que les affres de l’adolescence, donc on s’intéresse un temps aux quéquettes, et à l’alcool, mais ensuite, on ira étudier sérieusement, et on deviendra avocat, ou comptable, comme papa l’avait demandé. Évidemment on parle de gonzesses, mais au fond on est en quête de la chozen ouane, avec qui on se mariera pour vivre heureux avec pleins d’enfants, un 4x4 et un pavillon, et ainsi de suite pour perpétrer la race des gens Parfaits et Équilibrés qui profitent de l’adolescence pour s’amuser et se calmer ensuite. Ad vitam aeternam.

 

Pierre angulaire de cet album monstrueusement mauvais, « the Rock Show » incarne à lui seul, à la fois le groupe Blink 182, l’attitude inhérente à ces connards, et à la jeunesse californienne actuelle, tandis que musicalement tout est contenu dedans. Le riff facile, les paroles mièvres et chiantes, et l’instant d’envolée lyrico-poético-je sais pas trop quoi qui veut donner de l’épaisseur à une incarnation de la platitude cosmique. A sa simple écoute, on se sent le gel pousser dans les cheveux, on a une mentalité de collégien, et on est propulsé à une université d’arriérés, on se donne des airs de stupidité forcée, et on oublie toute spontanéité en faveur d’un paraître destiné à renvoyer l’image de quelqu’un de décomplexé qui s’amuse.

Mais alors, me direz-vous, écouter ce morceau, et Blink 182, en général transformerait-il en copieux fils de pute ? Parfaitement ! A toutes celles et ceux qui veulent apprécier la désagréable sensation décrite ci-dessus sans devoir subir l’intégralité de ce misérable « Take Off your Pants and Jacket », je ne saurais donc que trop conseiller l’écoute du Rock Show, même si je sais bien au fond de moi-même qu’il est tout simplement impossible d’avoir réussi à échapper à cette hymne puante matraquée sur les chaînes musicale jusqu’à ce que coma s’en suive.

 

Je passe enfin très vite sur les chansons bonus avec encore moins d’intérêts que le reste précité (ce qui en soi est une performance) juste pour signaler la présence de ce morceau lourd et pas drôle, et malheureusement bien trop cité par toute personne méprisable et appréciant ce genre de groupe : « Fuck a Dog »; ou comment faire de l’humour potache soft, plat qui réussit à faire rire tout un tas de petit pisseux qui s’imaginent bête dans un sens sympathique et bon enfant quand il n’y a que soumission triviale à une dictature de la débilité et du mauvais goût politiquement correct. Ah, faire du sexe avec un chien, ça vous fait rire, mais dès qu’on parlera de sodomiser grand-mère avec une tringle à rideaux cloutés, ou encore vendre des enfants handicapés à un restaurant chinois contre une triple dose de crack, là, tout de suite on ricane moins avec jovialité! Vous ne méritez que mon dédain.

 

 

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