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Compte-rendu de la fête de la musique Paris-21 juin 2005.

 

 

Pour peu qu’on soit un connard bien lourd qui ne prend son pied qu’entouré d’autres connards bruyants, suant et puant la bière, ne vivant que pour se sentir puissant l’espace d’un soir où la Sainte Autorité laisse le bas peuple s'enivrer d'un ersatz de révolte, paumé dans une foule moite et massivement abrutie, on gardera de bon souvenirs de cette fête de la musique Parisienne.

 Sinon, non.

 

Si on fait abstraction des êtres humains déambulant dans les rues en quête d’un groupe de musiciens, il reste ces mêmes groupes, pour la plus part merdiques, et les stands de vendeurs de merguez douteuses et de boissons suspectes, qui semblent spontanément émerger du sol dès qu’un amoncellement de banlieusards en quête de sensations forte pointe le bout de son nez. Craignant une chiasse apocalyptique dans le meilleur des cas, ou une colonie de vers solitaires et autres ténias dans le pire, nous avons fait l’impasse sur les stands de bouffe formellement interdits par la Loi pour nous concentrer essentiellement sur ce qui était censé faire l’intérêt premier de la fête de la musique cette année, comme les années précédentes : la musique.

 

La fête de la musique permet à de petits groupes d’amuser un coin de rue et de se faire plaisir en jouant ce qu’ils aiment. On leur laisse l’espace d’une petite heure une liberté totale d’expression, et si ça plait pas au badaud, il peut bien aller se faire foutre et chercher ailleurs quelque chose qui lui plaira. Pour être le plus bref possible, chez Badass Inc. on a cherché ailleurs longtemps.

 

On est passé par le misérable stand de Métal Extrême (qui n'avait d'extrême que le nom) devant l’université de Jussieu dans l’espoir de vivre un moment de franche rigolade et de moquerie facile, juste au moment où un groupe de Death Metal amateur s’occupait des réglages de dernière minute. La batterie était appréciable, rapide, basique, bruyante, mais guitare et basse restaient pratiquement inaudibles ainsi que le hurleur dont on ne pouvait même pas pleinement se moquer tant on ne l’entendait pas. Bon, il restait le public, un glorieux ramassis de déchets habillés en noir, d’une laideur et d’une misanthropie toutes comiques et pour les plus atteints pogotant avec ferveur au son minable du groupe, qui réussissait à merveille à retranscrire le processus de putréfaction grâce à leurs instruments.

Notons ici que certains abrutis ont l’habitude de se plaindre des « racailles », vous savez, ce concept abstrait que ces mêmes abrutis utilisent pour ne pas utiliser des mots comme « bougnoules » ou « ces sales arabes », se donnant ainsi bonne conscience en refusant d’admettre leur racisme primaire pourtant plus qu’évident. Et bien à ces enculés trop nombreux se plaignant des « racailles » et décrétant qu’il « faudrait tous les brûler », Badass Inc. ne saurai que trop leur conseiller d’aller se frotter ne serait-ce que l’espace de quelques minutes à l’amateur de base de musique un tant soi peu extrême, celui qui adore être bourré, qui headbang sans retenue, qui met du rimel, qui prend des cachets et qui hurle à la moindre occasion, bref celui pour qui s’amuser c’est se vautrer dans l’animalité la plus basique et la moins originale possible. Le dépaysement est garanti.

 

Après cet épisode peu glorieux mettant en scène la bassesse humaine à travers un de ses avatars les plus courant ces temps-ci, nous décidâmes de nous rendre dans un endroit supposément cool, où on serait à peu près sûrs de trouver quelque chose de potable à savoir St-Michel.

 

Grossière erreur.

 

C’est à cet endroit de Paris que la foule était la plus intolérable possible, tantôt se massant autour d’un groupe jusqu’à en étouffer le son, tantôt se voyant obligée de dévier à cause d’une pute ou d’un connard qui n’avait pas trouvé meilleur idée à cet instant que de s’arrêter en plein milieu du chemin pour répondre à son téléphone, ou dans les cas les plus odieux par pur plaisir de s’arrêter sans raison. C’est à partir de là, aux alentours de 23h30, qu’on a décidé qu’on en avait vu assez. Assez de connards, de putes de tous âges pour toute une vie. Assez de musique de merde et de crétins qui arrivent à massacrer Califonication de Red Hot Chili Peppers alors que l’originale est tout de même déjà bien merdique. Assez des sosies de Thunderdome qui déversent leur techno débilitante dans les esgourdes de jeunes déjà suffisamment atteints pour qu’on se permette de les rendre encore plus cons. Assez de ce rassemblement de merde faussement festif où les seuls qui réussiront à s’amuser pour de vrai seront ceux qui décideront de passer à tabac un passant choisi au hasard avec l’assurance que personne ne viendra à son secours, parce que les gens sont cons.

A priori, cette année, la fête de la musique c’était de la merde, ça manquait cruellement de pute et coke.

 

C’est ce qu’on serait tenté de dire comme ça à froid. On adorerait vous affirmer de but en blanc que du début à la fin, c’était nul à chier, désolant, qu’après ça on avait même plus la force d’écouter quelque chose de bien en arrivant chez nous tant les notions même de musique et d’amusement avaient été malmenées par tant de médiocrité.

 Malheureusement, ça nous est impossible pour une seule raison, justifiant à elle seule la consternation que fut le reste de cette soirée parisienne. Cette raison porte le nom de Wui-Zit.

 

Wui-Zit, c’est un groupe qui allie peu subtilement pas mal d’ingrédients utiles à une coolitude à toute épreuve : débilité profonde, énergie, rock’n’roll et sonorités Hardocre avec un grand « H » comme Head-fucking (mais si tu sais bien, quand le monsieur rentre sa tête dans la choupinette de la madame), lorgnant aussi bien du côté d’un metal barré rappelant RATM en forme envoyant Pleymo se foutre trois doigts dans le cul et d’un punk crasseux qui n’a pas grand-chose à envier à des groupes comme Converge.  

 

Wui-zit, c’est aussi un quintet. Chap chante, hurle, crie, se déhanche, porte des pentacourts taille basse, des caleçons à carreaux, met du gel, sent la bière, a une empathie peu naturelle envers les enfants en très bas âge et trouve que chez Badass Inc. on est de vrais connards, de belles langues de putes et que ça lui plaît. Kaï-ou et P-pol sont les deux guitaristes : riffs efficaces et dos tourné au public pour l’un, riffs efficaces et solos qu’on entendait malheureusement mal à cause du bruit pour l’autre. Clapiotte à la basse : jeu au doigt admirable, son très roots et bien présent à la hauteur du reste. Et enfin Vince à la batterie, pas particulièrement moins bourrin que les quatre autres, joyeusement à l’aise aussi bien dans des rythmiques punk enlevées digne de Motörhead ou même de Therapy ? que dans des martèlements plus pesants. Dans l’ensemble, c’est bruyant, jouissif, et c’est une musique qui évoque difficilement autre chose qu’un sexe tendu qui palpite, vous l’aurez compris.

 

Ces jeunes Seine-et-Marnais étaient donc présents pour un set le 21 juin au soir, aux alentours de 20h30 pas très loin de Bastille et on était là pour voir ça. Avant de commencer, Matthieu dit « Chap » a lourdement insisté pour qu’on dise du mal d’eux à la moindre occasion, que si on trouvait quelque chose de méchant à dire sur le compte on aurait tort de se priver, après tout c’est notre spécialité. On a beau avoir été particulièrement attentifs tout au long du concert, guettant avidement tout signe de faiblesse, de médiocrité ou d’inefficacité révoltante, le seul truc qu’on est en mesure de reprocher à cette manifestation c’est la défaillance technique qui fait que l’espace de quelques longues minutes le micro n’a pas marché. Il a fallu donc meubler et tandis que les musiciens faisaient de leur mieux pour continuer la chanson, Chap fut obscène, mimait des sodomies, faisait des mimiques et tout un tas d’autres trucs trop expressifs. C’était monstrueux, et rien que pour ça on déteste le mec chargé du son ce soir-là. On peut toujours ajouter une mention spécial au représentant de l'association qui organisait le concert, qui tapinait comme une petite salope en ayant le culot de demander des dons alors que le son a merdé pendant 20 minutes.

Mais à part ça, c’était funky. Crier sans raison des aphorismes à base de « machinchose c’est exactement la même chose d’un micro dans le cul » alors que la majeure partie du public au premier rang est constituée d’enfants de quatre ans subjugués par le bruit était divinement choquant, sans parler d’un mère indignée par certains passages des chansons qui cria à un moment « il y a des enfants ici ! ». Du premier morceau «  Black Back Boogie » qui nous a beaucoup fait rire de par sa violence à l’incroyablement débile « Chaperon Rouge », Wui-Zit a pour l’instant gagné notre estime, un peu contre notre volonté.

 

En bref, après Edouard Baer et Greg le Millionaire* qui sont dorénavant fans de Wui-Zit, si nos jeunes ne deviennent pas de petites putes à l’intégrité musicale comparable à celle de Blink le jour où ils commenceront à avoir du succès, à vendre des disques et à faire des tournées, ce qu’on leur souhaite, il se peut très bien que Badass Inc. s’y joigne aussi, par amour de la brutalité.

 

Voici leur site, avec des meupeu 3 et une vidéo pour ceux qui veulent constater de leurs yeux à quel point ces gens sont monstrueux : http://perso.wanadoo.fr/brigittemesrine/accueil.html (nous non plus n’avons pas envie de savoir qui peut bien être cette « Brigitte Mesrine », mais on vous assure que c’est bien le bon lien)

 

En conclusion plus générale, le comité rédactionnel permanent de Badass Inc. a bougé son cul de sa banlieue confortable uniquement pour aller voir les monstres qui constituent Wui-Zit et accessoirement se balader dans Paris après, dans l’espoir de trouver quelque chose de rigolo à écouter. Si la première partie du programme fut amplement satisfaisante, la seconde nous laisse un goût amer de médiocrité de haut-vol. Pour tout dire, en arrivant chez moi aux alentours de deux heures du matin, je n’avais qu’une envie : écouter la bande originale de Metal Hurlant en boucle, ce qui est mauvais signe.

 

 

merci Jacky pour cette soirée de pure folay.

 

* C’est authentique. Edouard Baer et Greg le Millionaire seraient allés les voir après un concert pour leur dire à quel point ils roulaizent puissamment. C’est quand même l’überclasse.

 

 

 

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