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ESSAI SUR LE BLACK METAL

(Ce qui ne va pas avec le Black Metal, et qui nous fait dire que c’est plus de la merde qu’autre chose.)

 

           

            Les pochettes de leurs CD sont toujours ridicules. Il y a cette prétention de faire quelque chose de profond, de beau, de Dark Inside. D’atteindre le niveau de lyrisme obscur et d’émotion pure que ressentent beaucoup de gens en écoutant la musique classique. C’est d’ailleurs à cause de cette fascination pour le classique qu’entretiennent ces gens-là qu’on a droit à des groupes de Black Symphonique, comme Dimu Borgir, qui mélangent orchestres variant perpétuellement sur le thème musical du Seigneur des Anneaux et brûlot de Black Métal basique. Certains diront que c’est le mélange parfait entre la misanthropie pure du Black et le grandiose de la musique classique. D’autres diront que c’est moche à en pleurer.

 

Le Black est avant tout Nordique. Le « Nord », terre des païens, patrie des Aryens, où les gens blonds, grands et forts sont restés proches de la nature, sont en communion avec la forêt enneigée loin du cosmopolitisme prosélyte du Christianisme et de son Dieu froid qui sépare l’homme de la nature. Christian « Varg » Vikernes, le monsieur derrière Burzum, un des premiers groupes de Black aujourd’hui incarcéré pour facilement dix ans suite au meurtre du leader de Mayhem, l’autre Grand Ancien de la scène Black Norvégienne, se déclare lui-même Odiniste-Fasciste, Odin étant selon-lui le seul adversaire envisageable face aux chrétiens. On a donc du fascisme, qui prend racine dans une profonde misanthropie et un dégoût total de la société humaine.

             Bref, des gens très mal dans leur peau. Et à quoi ça mène ? Au Black, à défaut de suivre une thérapie ou d’arrêter ne serais-ce que trente seconde d’être un gros con.

 

            Le Black c’est aussi la tristesse, la haine, la noirceur la plus profonde. L’exaltation d’une nature omniprésente, des plaines enneigées, de la Forêt en Hiver, ses arbres noircis et nus, inquiétants la nuit venue mais tellement plus préférables à notre société qui va mal, rongée par le Christianisme. Le Black, c’est cette culture païenne, druidique, guerrière et runique, mise en danger, voire plus ou moins complètement anéantie par l’essor du Christianisme, encore et toujours.

 

Au vu des grandes lignes de ce concept, on se dit bon, pourquoi pas. Pour ce qui est de la noirceur, de la tristesse et de tous ces sentiments humains, on a déjà fait des trucs très bien avec en musique, en peinture, en films. Pareil pour les grands espaces. Pour la culture païenne, les druides, les runes et les références foireuses au Seigneur des Anneaux et à la mythologie de Tolkien, on pensera à Led Zeppelin d’office. Pour la haine vis-à-vis du christianisme ou en tout cas son refus, les groupes de Hard Rock, de Metal et de Punk qui en ont utilisé l’imagerie pour impressionner et choquer se comptent par dizaines, mais on pensera surtout à Black Sabbath qui sont à peu de choses près les pionniers en la matière. Alors à partir de là on se dit que le Black Metal c’est juste un pot-pourri sans doute un peu indigeste, pas original une seule seconde pour ce qui est du fond mais peut être intéressant au niveau de la forme.

 

Et bien non.

 

Sous prétexte de pureté et de dépouillement, de refus des conventions et de toute prétention commerciale, les groupes phares comme Darkthrone ou Burzum enregistrent dans des garages. Le son est souvent parasité, mais pas assez pour qu’on ne soit pas instantanément frappé en pleine face par tant de laideur. Des riffs basiques certes sombres mais joués maladroitement, une voix grinçante certes froide mais qu’on retiendra surtout comme inesthétique au possible et une volonté de faire passer le tout pour la musique ultime du Désespoir et de tout ce qu’on a cité plus haut. Devant un morceau de Burzum, on ne ressent pourtant pas la misanthropie ni les grands espaces, tout au plus une haine bien présente mais surtout un amateurisme pas assumé une seule seconde et la prétention hors norme d’être un absolu d’incompréhension, de solitude et de darkitude.

 

 

 

Mais a cette maladresse qui aurait pu être pardonnable si elle était au moins assumée en tant que tel, au dépouillement tellement froid et basique que l’intérêt se perd dès les premières secondes et à un fort degré de prétention succèdent une attitude pénible combinant provocation au mieux rigolote, au pire inintéressante, et un élitisme déplacé.

Prenons Marduk par exemple, groupe de Black Français(EDIT: on me fait signe dans mon oreillette que ces gros cons seraient suédois, j'ai confirmation, on a bien affaire à de la nullité venant du Nord). Les muscles d’acier, le maquillage panda risible, les bracelets à clous, les croix chrétiennes inversées avec une haine peu commune, les grimaces, les tuniques en cuir et les pentacles. Encore une fois un parfait pot-pourri entre Kiss,  Manowar et Slayer. Même chose pour Mayhem, Dimu Borgir (avec un peu plus de cuir et une imagerie plus travaillée, car plus de blé), Gorgoroth (un peu plus roots cette fois-ci, du genre à poser de nuit dans le jardin de Viktör et Brökma quand papa et maman sont pas là, avec le maquillage qui coule et une épée en plastique dans la main pour faire genre Seigneur de Guerre pissed-off) et j’en passe.

Plus concret et révélateur que cette imagerie pitoyable, il y a la violence inouïe très révélatrice du milieu. Varg qui bute son collègue de chez Mayhem et qui va en taule, Varg et ses amis qui brûlent des églises pour occuper leurs soirées quand ils n’ont plus d’inspiration pour écrire des poèmes à la gloire d’Odin, qu’ils en ont marre de se verser de la grenadine dans les yeux pour faire comme s’ils pleuraient du sang parce que ça irrite ou qu’ils se sont assez scarifié de runes sur le kiki… Bref, une violence ambiante qui alimente l’imaginaire des fans les plus puérils qui fantasment sur des clashs, des vengeances et des rencontres, notamment à la sortie de prison de Varg d’ici une dizaine d’années qui se fera probablement dérouiller par les amis du monsieur qu’il a assassiné. Violence qui fait immanquablement penser aux clichés Gangsta Rap, genre principalement composé de gros bouffons et qui a aussi ses martyrs comme les trop regrettés Tupac et Notorious B.I.G., les rappeurs les plus cons, désagréables et les moins inventifs de leur génération qui ne manquent à personne de réaliste. Faire le rapprochement entre Black Metal et Gangasta Rap peut irriter le fan. On aurait tort de se priver : Varg = 50 Cent.

 

Pour ce qui est de l’élitisme, c’est quelque chose qu’on a tendance à retrouver chez certains fans, trop nombreux, qui ressortent systématiquement les arguments de la profondeur inaccessible, du monde Secret, de l’univers Occulte et des sentiments et passions Complexes  véhiculés par le Black Metal, ce bourdonnement ingrat, insipide et désagréable derrière lequel se cachent les mélodies divines du Vrai Métal Païen des Dieux à Grosse Quéquette, uniquement accessibles aux initiés (comprendre : « ceux qui kiffent, en éprouvent une fierté déplacée et se sentent obligé de compliquer le tout et de rendre la chose pédante au lieu d’apprécier simplement »). C’est pour ça que le béotien (comprendre : « celui qui trouve que la laideur de cette musique dépasse l’entendement et en a marre qu’on lui présente ça comme étant sublime »), dès qu’il aura l’audace de dévoiler son ignorance en donnant son opinion sur le Black Metal (« c’est moche », par exemple) se verra rétorquer avec au mieux une condescendance amusée, au pire un mépris aussi glaçant qu’une averse de grêle qu’il n’a décidément rien compris au Black Metal, que c’est mystique, ésotérique, que c’est pas à la portée de n’importe qui c’est sûr, mais que ça excuse pas une telle attitude et qu’il faut être Tolérant, car après tout il ne s’agit que de son opinion. Et là débat se clôt hermétiquement.

 

C’est vrai que dire du Black que c’est moche, ridicule et pénible à l’écoute c’est exprimer son opinion. Mais cette opinion se renforce d’observations objectives que nous allons rapidement énumérer :

_Musicalement, le Black Metal se partage entre le minimalisme des débuts, avec Burzum, Darkthrone et Mayhem principalement et les déluges de notes et de mélodies darkisantes pompeuses pour d’autres comme Cradle of Filth ou Dimu Borgir. Pour ce qui est du basique : un riff de guitare joué en boucle, pas plus varié qu’un morceau de Slayer et bien moins cool à tous les niveaux car, nous le précisons encore une fois, pétrit d’une prétention hallucinante, avec un connard clouté et grimé en Gene-Simmons-qui-a-mal-dormi qui braille péniblement par-dessus, essayant désespérément d’être effrayant et de poser une ambiance (et intimement convaincu d’y parvenir).

_Pour le pompeux : une rapidité technique dans le jeu, renforcé par une production impeccable et souvent accompagnée par un orchestre quelconque. Mais voilà, les braillements de chat cancéreux en train de s’étrangler avec de la paille de fer perdurent (parce que si on reste pas un minimum inquiétant dans le chant et qu’on se met à chanter normalement, les gens seraient incapable de faire la différence entre ce qu’on fait et du Metal Symphonique à la Rhapsody). L’auditeur attentif et objectif n’aura aucun mal à constater que le Black Metal est donc essentiellement une dégénérescence du Heavy Metal, un genre ridicule qui a heureusement cessé d’exister depuis longtemps sous sa forme la plus pure, qui un jour a perdu tous ses membres et ses organes dans un terrible accident, qui est amnésique et sous morphine 24 heures sur 24, à qui on a greffé de nouveaux membres pas très propres ni appropriés et qui se manifeste à présent au monde sous la forme du Black Metal.

 

Le Black Metal, ce Frankenstein purulent et hagard composé de ce qu’on trouve de pire dans la musique jouée avec le combo pourtant facile à rendre cool guitare-basse-batterie-chant.

Voilà donc pourquoi chez Badass Inc. on a tendance à se dire que le Black Metal c’est finalement plus de la merde qu’autre chose. C’est prétentieux, désagréable, mauvais, quand c’est adulé c’est jamais à grands coups de demi-mesure pourtant nécessaire mais toujours de manière tellement exagérée qu’on a beau connaître « War » de Burzum par cœur, quand on lit les propos d’un Black Metaleux sur un forum quelconque concernant cette chanson on ne peut s’empêcher de la réécouter, légèrement honteux d’avoir dit du mal de quelque chose qui apparaît comme proprement sublime et poignant à un quidam passionné, et on s’arrête très vite parce qu’encore une fois on a amèrement constaté que c’était de la merde.

 

Paganisme de cons.

 

 

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