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Ministry-Houses of the Molé

La contre chronique, c’est cool. Ça permet de se moquer facilement des gens pas très malins (auquel on fait de la pub gratos d’ailleurs) et avec un peu de chance on aura le droit d’être traité avec condescendance par ces même couillons/de les foutre en rogne, ce qui est tout de même Jouissif, avec un grand J comme « Juter dans ton oreille ».

Or donc, sans attendre, voici, sans plus attendre, la chronique d’origine, encore une fois fournie par les génies de Metal-Immortel : http://www.metal-immortel.com/ministry_houses_of_the_mole.htm .

Bon déjà premier commentaire, le type qui nous a pondu ça est visiblement d’après les chroniques qu’il a signées, un fan de Manowar.

Mauvais point.

 

Ensuite, avant même de commencer la chronique proprement dite, on jette un œil au line-up, même quand on le connaît déjà. Et là, surprise, on apprend que notre cher Alain « Alien » Jourgensen s’appelle en fait Jourgenson. Précisons que son nom est visible plusieurs fois sur la pochette et dans le livret, de manière parfaitement lisible. Un chroniqueur ayant un tant soit peu d’éthique, même non-professionnel, se doit d’éviter des conneries pareilles, grâce à des procédés ingénieux comme la relecture et la vérification. La chronique n’est pas commencée qu’on s’inquiète déjà. On a bien raison.

Puis, vient la première phrase, qui m’a littéralement fait exploser de rire comme un con devant mon ordi, et que je me permets de mettre en gros pour sa beauté:

« Ministry est un  précurseur de l'indus, du mélange entre électro et metal, personne ne  dira le contraire. »

Bon, alors là à portée de main je n’ai que mon petit Larousse illustrée que j’avais en 6èmeG, néanmoins, voilà ce qu’il dit du mot « précurseur » :

-N.m.. (lat. praecursor) 1. Personne qui, par son action, ouvre la voie à qqn, à une doctrine, à un mouvement 2. BIOCHIM. Substance dont dérivent une ou plusieurs autres substances par transformation biochimique.

Hm. Bon. Je ne suis pas un spécialiste de l’indus, mais tout de même, il y a des conneries qui ne devraient pas être dites. Ministry s’est formé en 1981, et n’a sorti un album réellement indus qu’en 1988 (The Land of Rape and Honey). Auparavant, ils faisaient plutôt dans la new-wave, un peu sous-Depeche Mode, un peu sous-Fœtus. Et au passage, précisons que ce n’était pas intéressant du tout. À côté de ça, les balbutiements de Throbbing Gristle sous la forme de Coum Transmission se situent au début des années 70, et c’est en 76 qu’ils montent leur fameux label qui donnera son nom à tout un genre, Industrial Records. 12 ans de retard pour des précurseurs (dans l’optique la plus gentille) mouais. À se demander si notre ami chroniqueur ne fait pas partie de ces gens qui croient que les Strokes ont inventé le rock garage. Sans compter que si l’on veut remonter au début du truc, ceux qui ont réellement « ouvert la voie » sont plutôt des gens comme Stockhausen ou Pierre Henry, pionniers de l’électronique, et tout ce qui a pu exister comme musique dite d’avant-garde, étant donné que c’est dans cet esprit qu’est né l’indus, et là on remonte dans les années 50. Par dessus tout cela se sont greffés des influences punk, mouvement auquel ils piqueront essentiellement la notion de No Future, même si on ne peut pas dire que l’explosion de 77 soit réellement une racine de l’indus : Coum Transmission faisait déjà dans la performance destroy (attouchements sexuels sur scène, petits jeux rigolos avec le vomi, le sang et la mutilation), la drogue, et ont eu droit à leur lot de menaces de mort, condamnations pour obscénité, perquisitions, arrestations, bissexualité et trouble identitaire à tous les étages, bref, la routine.

 

Donc, absolument pas de metal là dedans, absolument pas d’electro (putain merde, ce terme vient des années 90 !). Même si ces deux genres ont pu influencer l’indus par la suite, l’indus n’est pas de l’electro-metal.

 

Et si on veut pinailler encore plus, Ministry ne fait pas de l’indus mais du metal-indus, c’est à dire qu’ils font une musique à la croisée de ces deux mouvements, donc.Ce n’est pas comme si les étiquettes avaient une importance fondamentale en soi. Malgré cela, elles recouvrent des méthodes, des états d’esprit et des origines. Les utiliser à mauvais escient est la preuve d’un manque de culture et d’intelligence musicale.

 

Au final, en plus de croire que Ministry est un des groupes fondateurs de l’indus, The Lord ne semble avoir aucune idée de ce dont il s’agit. Désolé mec, mais toute personne ayant pris la peine de faire deux-trois recherches ne sera pas d’accord avec tes affirmations. Voilà un site pour toi Lord, un truc un peu nouveau et technique, mais je suis ça pourra t’aider un peu pour la suite de tes activités de chroniqueur : http://www.google.fr/

 

Autre phrase nous montrant bien la connerie de cette chronique : «Les samples innombrables  ne sont pas bien intégrés à la musique pour qu'ils puissent avoir l'effet  voulu. WTV atteint des sommets de dissonance en les couplets avec des sonorités électroniques détestables... » première réflexion qu’on se fait : le mec ne se relit jamais, et personne ne s’en est occupé, ils sont vachement sérieux chez metal-immortel. Deuxième réflexion : il n’est pas près de comprendre quoi que ce soit à l’indus. La dissonance, avec la répétitivité, est une des constantes majeures du style. L’indus n’est pas censé être une musique complaisante, caressant l’oreille de son auditeur. Son but est d’évoquer le malaise, l’inhumanité, l’industrialisation (tiens donc), le travail à la chaîne, la froideur. Donc oui, effectivement, WTV est un morceau arythmique, dont l’évolution n’est pas prévisible, s’arrêtant et reprenant avec brutalité, agressant l’auditeur. C’est voulu. S’il s’était penché un peu sur le thème du morceau (mais ça doit être dur pour un fan de Manowar de prendre la peine de porter un quelconque intérêt aux paroles), à savoir l’agression débilitante des médias qui enferme les gens dans la connerie de masse, notre héros aurait pu comprendre quelque chose. Toujours est-il que ça marche, a en voir la réaction de notre ami The Lord : ce morceau est trop dur pour ses fragiles tympans d’heavy-metalleux. WTV est une des plus grande réussite de l’album.

 

A côté de cela, il reproche à cet album de la mollesse, une trop grande facilité, comparant The Houses Of The Molé avec la BO d’un film fantastique bas-de-gamme, un truc qui s’écouterait sans y penser en somme. J’en entends un au fond de la salle qui hurle « contradiction ! ». Il a bien mérité un bon point.

J’en vois déjà certains arriver : « mé BPH, a koi sa ser de fer 2 la muzik daizagréabl, lol ? ». Tout d’abord, je ne prendrais même pas la peine de leur répondre, et d’autre part, je leur conseillerai de voir des films comme Old Boy ou Orange Mécanique, de jeter un œil au Cri de Munch et aux Demoiselles d’Avignon ou a Guernica de Picasso, de réfléchir quelques minutes à la notion d’art, puis d’aller se pendre s’ils ne comprennent toujours pas. Après, le monsieur fait de l’ironie facile pour rajouter pas loin de trois lignes à sa chronique (et vu sa longueur et sa platitude, ce n’est pas rien) le fait que les titres partent tous de la lettre W, en référence à Bush, que Ministry n’aime effectivement pas beaucoup. Il en profite pour sous-entendre que l’idée est facile.

Je le répète : il écoute Manowar. Cela évite de faire d’autres commentaires.

The Lord souligne tout de même que le rejet du système est visible dans cet album. Dommage qu’il n’ait pas poussé plus loin.

On reprend donc quelques éléments qu’il n’a pas noté : tout d’abord, cet album est le premier, depuis 1980, sans le bassiste Paul Barker, depuis toujours second du groupe après Al Jourgensen, qui intervenait souvent dans la composition. Un changement dont il aurait pu penser à faire part. 24 ans qu’il était là, dans l’ombre, mais apportant toujours sa petite touche dans ce qui a toujours été avant tout le groupe de Jourgensen. Ensuite, Jourgensen l’a déclaré haut et fort: Houses Of The Molé est le résultat d’une volonté de faire quelque chose de beaucoup plus punk, en prise avec la réalité politique et sociale actuelle. C’est donc un changement d’orientation plus qu’important, et c’est au final un nouveau départ qui fait que juger cet album par rapport à ce que fait Ministry habituellement est une copieuse connerie. Ministry sera désormais moins abstrait, moins ambiant, pour remplacer tout cela par plus de furie et d’urgence.

 

Et, c’est peut être là une des fautes les plus impardonnables, The Lord ne semble même pas avoir remarqué la référence dans le titre à Houses Of The Holy de Led Zep. En plus, Ministry avait déjà fait le coup en nommant un de ses albums Dark Side Of The Spoon (pour les mous du bulbe : afin de parodier Dark Side Of The Moon de Pink Floyd). Gros con.

 

Au final donc, notre chroniqueur n’a pas de culture musicale, n’a pas du écouter Ministry mais se contenter de l’entendre en faisant « Woah, c’est dark et bourrin, youpi », ne se relit pas,  ne se renseigne pas et à des goûts de chiotte. Chez BADASS Inc., on ne met pas de note aux albums comme nos potes de metal-immortel vu que c’est totalement crétin de donner une valeur chiffrée à un jugement subjectif basé sur le ressenti. Personnellement, je ne note pas mes orgasmes. Malgré cette politique, si l’on devait noter la chronique à la base de celle-ci, elle mériterait facilement un zéro, avec des commentaires peu flatteurs en rouge dans la marge.

 

Quand à l’album proprement dit, et bien, pour résumer, Al Jourgensen, réussit à se renouveler malgré un volte-face étonnant, s’est entouré de musiciens solides et sort un album péchu et agréable. Worthless est un peu lourdingue, sinon, il y a du bon à prendre un peu partout : Waiting est débile à souhait, No W est ample et grandiose (et massacrer Carmina Burana était un truc vraiment cool à faire), Worm et World rajoutent une touche fluide et lente dans un album essentiellement sec et rapide, Warp City est une cavalcade super entraînante qui réussit à intégrer un solo sans devenir lourdingue, WKYJ est complètement hallucinée (prenez un psychotrope quelconque et écoutez là dans le noir pour voir) et WTV est un monument d’agression sonique. Sans être le meilleur album de Ministry (qui serait plutôt Animositisomina, à mon goût en tout cas) il contient son lot de perles, et ne laisse présager que de bonnes choses pour le futur.

BPH.

 

 

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