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Slayer-God Hates Us All.

 

Interviewer : Why Did you guys pick up “God Hates Us All” as an album title ?

Kerry King : Cause it’s cool.

Source : http://www.absolutmetal.com/SlayerInterview.htm

 

            Sorti le 11 septembre 2001, avec toujours plus ou moins la même équipe : Araya le haineux chicano à la basse et au chant, Hanneman le discret blond comme les blés à la guitare, King le bourrin chauve à la seconde guitare et un certain Paul Bostaph à la batterie, remplaçant de Dave Lombardo depuis une petite dizaine d’années (et qui a récemment quitté le groupe, permettant à Lombardo de revenir pour le prochain album prévu pour courrant 2005), God Hates Us All est l’album du Choc.

 

Oubliée l’ultra rapidité mesquine mais somme toute festive et la voix de fillette d’Araya : question vélocité on descend d’un petit cran, suffisamment pour que ça soit moins rigolo mais pas assez pour qu’on puisse parler d’amollissement décevant, et question voix, sans pour autant en arriver aux hurlements quasi-deathisants d’un Max Cavalera, Tom Araya atteint des sommets d’agressivité douloureuse et sincère rien que par ses intonations, et le tout renforcé par des paroles dont on dira tout le bien nécessaire en temps voulu. Rajoutez à cela une ambiance assommante où rien, à aucun moment ne vous permettra de reprendre votre précieux souffle ou votre courage afin de persévérer dans l’écoute de cet album extraordinairement violent à base de sang, de haine, de mort, de guerre et de bibles détruites et vous aurez un aperçu succinct de l’enfer qu’il peut représenter s’il est écouté correctement avec toute l’attention qu’il mérite.

 

On peut leur faire beaucoup de reproches aux gars de chez Slayer, mais certainement pas celui de ne pas annoncer la couleur dès la pochette du CD, à savoir une bible reliée en cuir rouge martelée de clous disproportionnés et baignant dans une flaque de sang avec le perpétuel « parental advisory » et le titre, Dieu nous déteste tous. On nage déjà dans la beauté la plus pure. Vaguement outré ou amusé, on glisse le CD interdit dans la platine et le cauchemar commence. Ouverture conceptuelle avec « Darkness of Christ », où une dame déclame d’une voix traitée bizarrement un petit texte antireligieux qui vaut son pesant de cacahuètes sur fond de guitares distordues et finit par laisser la place à Araya qui clôture la chose en beuglant sa colère et en insistant bien sur le fait que les hommes ne sont pas créés égaux, que seuls les forts s’en sortent et que Dieu nous déteste tous. Dieu nous déteste tous ! S’en suit « Disciple », le véritable must et un des morceaux les plus brutaux de l’album, très distrayante à la lecture car regorgeant d’une haine tourbillonnante, dont on retiendra des morceaux choisis :

"You know it's true God hates this place
You know it's true he hates this race
.”

 

Pour ce qui est du refrain, ou encore :

 

"Hate heals, you should try it sometime."

 

Uniquement pour la beauté de la chose,

 

"I got my own philosophy
I hate everyone equally
You can't tear that out of me
No segregation -separation
Just me in my world of enemies
."

 

Pour conclure le tout.

 

Malheureusement, il nous arrivera de croiser le chemin de trop nombreux morceaux inintéressants durant l’écoute de God Hates Us All, tels « God Send Death », l’assommant « Seven Faces » avec sa ridicule tentative de chant à la néo metal kornien à un moment du morceau, certes légère mais suffisante pour qu’on se résigne à sauter cette chanson quand vient son tour lors de l’écoute du disc, la pénible « Deviance » très similaire à « Seven Faces » bien trop lente pour un tel groupe de trash à la brutalité hors norme, ou encore « Payback » dont l’instru évoque beaucoup trop Slipknot période « Iowa » de par ses sonorités, ce qui n’encourage malheureusement pas à une écoute plus attentive même si à partir d’une minute c’est plus rigolo mais sans plus, ou bien la ridicule « Addict » qui sers de conclusion à cet album, en plus d’être une bonus track dont on se serait passé. On conviendra que ça fait quand même beaucoup de morceaux très faibles pour un album qui en compte quinze.

 

            C’est donc là que les morceaux cools interviennent, après « Disciple » qui pèse déjà pas mal, pour ne pas dire beaucoup dans la balance, et qui contribuent à équilibrer cet album très inégal au final.

 

 

            Après « God Send Death », qui est fort barbante, on nous balance « New Faith », un brûlot antichrétien sur fond d’éboulement aux influences punk palpables dont l’effet principal est de faire immanquablement battre du pied, parce que bon, hein, c’est quand même du bourrinage massif de chez massif où Araya s’adresse à un homme pieux en lui hurlant que « haha ! Ta religion s’est écroulée et tu fais moins le malin maintenant, hein ? Ouvre les yeux pauvre con, regarde, mais regarde un peu où ça t’a mené ! Aaarh, Dieu ! Dieuuuuu ! ».

 

            Peu après vient « Threshold », très joli mot de la langue anglaise d’ailleurs, aux sonorités Fear Factoriennes de par son aspect haché paralysant, avec pour morale « la haine aléatoire et la violence aveugle sont mon mode de vie, alors pouet pouet camembert », ou encore « Exile », pas vraiment très remarquable d’un point de vue musical mais aux paroles justes sublimes à la lecture tant, encore et toujours, la haine la plus effroyable, ici dirigée contre un Monsieur X non identifié, est parfaitement alliée à la voix tout simplement horrible de Tom Araya. « Bloodline », utlisée dans la BO de Dracula 2001[le film de Vampire du 3è Millénaire, ndlr]est sans doute la chanson la plus cool de l’album de part le simple fait qu’elle n’est pas rapide du tout et qu’elle est la seule dans ce cas à garder un minimum d’intérêt tout en étant mid-tempo. Pour les petits chanceux qui se seront procuré l’édition collector de l’album, ils auront eu droit en bonus au clip fascinant et à l’esthétique fort douteuse de cette chanson où nos amis les Trasheux vieillissant jouent dans une pièce toute grise sous une pluie de sang sans que ça ne semble les déranger outre mesure. Un Grand Moment d’Anthologie donc, et de Dark Inside Attitude.

 

            S’ensuit peu de temps après la chanson la plus bourrine de l’album, la grosse trace de freinage dans le slip immaculé de la paix et du bon goût, à savoir « Warzone » dont la vedette est indiscutablement Paul Bostaph, qui maltraite avec une joie presque inhumaine l’auditeur en jouant bien trop vite et abuse de tout ce qu’un batteur peut faire quand il joue dans un groupe de gros porcs portés sur la haine ; et finalement l’autre bonus track, bien plus rigolote que l’autre, « Scarstruck », qui renoue avec leurs habitudes rythmiques des années précédentes : basique et rapide et méchante et impitoyable.

 

Pour conclure le plus objectivement possible, God Hates Us All est un album tout ce qu’il y a de plus inégal où l’on se retrouve confronté à autant de morceaux authentiquement cools et abusifs qu’à d’autres plutôt pas utiles ni intéressants. Si les morceaux plus faibles restent pour le moins tolérables et sont rattrapés par la présence des grosses tueries, ce que l’on retiendra surtout de cet album, c’est sa brutalité. On l’a précisé plus haut, il est moins rapide que les précédents sans pour autant tomber dans les affres du Métal Normal et Chiant, mais le groupe a clairement gagné en méchanceté et en colère violente, toutes deux palpables dans les paroles que l’on se fera un plaisir de consulter ici :

http://www.darklyrics.com/s/slayer.html et dans le « chant » d’Araya, qui même s’il ne peut être qualifié de rugissement peut tout de même se targuer de battre à plate couture des hurleurs notoires comme Corey Taylor de chez Slipknot ou autre blagueurs qui aiment étaler des prouesses vocales douteuses. Ici, on sent qu’il ne se force pas tant que ça et que la colère est bien là, pour de vrai. On saluera aussi cette ambiance pesante qui fait de God Hates Us All un album pas très facile à écouter du premier coup, sauf pour les Grands Habitués de Slayer, et qui se démarque ainsi de la plupart des précédents qui étaient surtout rigolos. Là, c’est le cauchemar et la mort dans des proportions très pénibles au premier abord et qui laissent présager le pire question cruauté pour le futur. Et les membres du groupe sont toujours aussi cools et juste sympas.

 

 

Trop inégal pour conseiller autre chose qu’une écoute parcimonieuse afin de choisir les morceaux qu’on en retiendra, mais surtout des paroles à lire pour bien se rendre compte que wow, ça va quand même très loin, dans tous les sens du terme. Par curiosité donc, si le cœur vous en dit et que vous n’êtes pas incontinents.

 

H.

 

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