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Velvet Revolver

Contraband

 

 

    Composé de cinq bras cassés du rock de ces vingt dernières années, dont font partie le pénible Slash, guitariste inexplicablement mythique des non moins pénibles Guns’n’roses, le reptilien Scott Weiland pour ce qui est du chant, ainsi que l’ancienne section rythmique des Guns et un guitariste quasiment anonyme, cette dream team comme on osait à peine en rêver qu’est le Revolver de Velours réunit à la perfection tous les ingrédients de base pour plaire à l’amateur de hard rock fade et prétentieux de la fin des années 80 début 90. Pour l’instant ils n’ont sorti qu’un album, Contraband, et on ne saura assez espérer que ça s’arrête là.

La tendance rock actuelle étant à une attitude et une musique rétro, comme le montrent les très bons Datsuns, White Stripes ou encore le définitivement sympa « Calling the Public » de 59 Times the Pain, il est difficile de ne pas pousser un long soupir peiné quand cette mode du rétro cool qui va lorgner du côté des ancêtres en vient à gagner de pareils loosers qui en sont réduits à rester bloqués à une époque où le « hard rock » mainstream était tout ce qu’il y a de moins remarquable : le début des années 90. D’un côté, une période pénible où tous les grands groupes s’étaient déjà vautrés dans le fade le plus complet et où même les Grands Epargnés de la déchéance des années 80, à savoir Motörhead, signaient leur pire album « March ör Die ». Une période bénie, d’un autre côté, qui voyait l’émergence des Pixies notamment, et celle de Nirvana, groupe qui a objectivement contribué à tirer un bon nombre de jeunes égarés du culte qu’ils vouaient aux Guns’n’roses, leur faisant enfin comprendre qu’ils écoutaient massivement un groupe de merde.

 

Mais attention Contraband est loin d’être aussi médiocre que ses ancêtres (Appetite for Destruction, pour ne citer que celui-là). On ne se trouve pas face à une bouse incommensurable, inécoutable et kitsch à souhaits. Non, au lieu d’un groupe désagréable à écouter, au chanteur pénible et à l’attitude de merde on se retrouve catapulté dans un univers moribond, uniforme, où tout se ressemble, où tout est effroyablement convenu et ennuyeux, où on a sans cesse l’impression d’y être déjà venu il y a très longtemps mais d’en avoir gardé un souvenir tellement frais que même le fait d’y être jusqu’au cou est moins vif et palpitant que ce qu’on en a gardé en mémoire. Bref, Contraband est un album chiant, faible, pas intéressant et complètement inutile d’un point de vue qualitatif. Alors évidemment si on apprécie Slash, le guitar-hero le plus laid après Santana et Malmsteen, qu’on se rassure : son jeu de guitare anesthésiant est bien entendu toujours en rendez-vous et ses solos assommants tombent toujours au même moment pendant la chanson et collent parfaitement à l’ambiance oubliable de la chose.

Un son rétro pour Contraband donc, mais pas du rétro sympa, pas du rétro qu’on a envie d’écouter, plus du rétro qu’on essayait tant bien que mal d’oublier mais qui revient nous mordre les fesses sans qu’on l’ait provoqué. Rajoutez à cela le producteur de Staind et Limp Bizkit entres autres (dont on reconnaît la patte pénible sur « Illegal I » notamment), et le mixeur de Korn, Nirvana (tiens donc) et Sum 41, et vous obtenez cet album de mollusques, fatigué, lourdingue et pas remarquable pour un misérable sou.

La voix de Scott Weiland n’atteint pas les sommets d’horreur pure qu’évoque depuis longtemps et encore aujourd’hui la voix d’Axl « mon oncle m’a déchiré l’anus quand j’étais petit, alors je frappe ma femme et je fais de la chirurgie esthétique » Rose (ou Oral Sex, pour les intimes), mais est à des milliards d’années lumières d’être intéressante ou agréable. Pas mal de refrains mélodiques franchement laids, de fausses prouesses vocales et intonations à la Neo Metal, rendues probablement possibles par le producteur aux références douteuses, un batteur qui fait pratiquement toujours la même chose en plus d’être effacé, comme le reste du groupe, derrière les deux frontmen obligatoires que sont Weiland et Slash, bref, on aura de cesse de le dire, Contraband est quelque chose de misérablement convenu de la première à la dernière seconde de l’album. Et nous ne parlerons même pas des textes, ça serait trop facile.

En conclusion, on précisera que formaté comme l’est Contraband, il est malheureusement très envisageable qu’il plaise à un public large et nostalgique d’une période de l’histoire du hard rock qu’il est à notre sens difficile d’apprécier pour les raisons exposées ci-dessus : fadeur et essoufflement majeur chez les « Grands » (dont, qu’on le veuille ou non, fait partie Slash, ceci expliquant sans aucun doute possible cela). Un groupe qui n’est visiblement pas porté sur l’originalité et qui, espérons-le, s’assume en tant que tel et qui se repose essentiellement sur la notoriété et le jeu de scène du duo Weiland-Slash, au détriment d’une quelconque recherche de renouvellement ou de quoi que ce soit d’autre d’intéressant d’un point de vue artistique. Du réchauffé donc, un album qu’on croyait suffisamment médiocre et détestable pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent en attendant l’arrivée utopique de Chinese Democracy dans les bacs, mais qui se révèle n’être que l’équivalent musical d’un gigantesque verre d’eau tiède par une lourde journée d’Août, rien de plus.

A éviter.

 

H.

 

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