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Vincent Delerm-KENSINGTON SQUARE

Avec un plaisir masochiste, j'ai écouté cet album. C'était mauvais, j'avais mal, et j'aimais ça. Dire du mal de Delerm, c'est tellement facile, tellement jouissif, il représente tellement de choses ignobles qu'il y a dans cette quête de démolition de l'aristocrate pédant une forme de contentement absolu.

Delerm pourrait se recycler dans le tourisme, ou se pendre, je sais pas, en tout cas, nous épargner ce nouveau supplice. Toujours la même faiblesse dans les paroles, toujours ces mêmes arrangements mielleux "piano violons parfois clavecins" qui sonnent déjà entendu au bout de dix secondes. A défaut de disparaître à tout jamais, il pourrait avoir la décence d’assassiner le psychopathe qui s’occupe des arrangements et de la réalisation de son disque, car en plus de refaire la même chanson toujours, tout le temps, il parvient par un subtil stratagème à rendre l’écoute plus lente et pénible. Certains morceaux dépassent les cinq minutes, frôlent les six, suivant en rang la règle du « piano, violons, marmonnements ». En toute objectivité et ma haine viscérale du bonhomme mise a part, on est à deux doigts du foutage de gueule.

Éternelle redite de tentatives ratées de sacralisation du banal, on a droit cette fois-ci a de l’Ennui pur, mais de l’Ennui avec des guests, avec de la gourdasse qui couine de concert avec Vincent, et, le temps d’un morceau, des arrangements inédits. Écouter tout d’une traite devient irréel, on croit à une vaste blague, on s’attend à une cassure nette nous indiquant qu’on passe a autre chose et qu’on fera de la vraie musique. Mais non. Même pas en rêve.

Dans une quête toujours plus folle de stylisation putassière, et d’enchaînements de références, certains morceaux touchent a l’abstrait par une suite de noms plus ou connus, plus ou moins talentueux, plus ou moins intéressants. Comme dans le précèdent album, c’est ennuyeux, c’est déjà-vu, et on fait mieux dans le genre. On alterne donc le mépris, et la fausse compassion, la tendresse feinte, et l’hypocrisie a peine masqué, et c’est dans un fond uniforme et monocorde que l’on subit la fadeur delermienne.

 

Au bout du quatrième morceau rien ne va plus. Vincent invite ses copains Dominique A. et Keren Ann pour chanter aussi platement que lui. S’alternent une suite de murmures pénibles et convenues depuis le temps d’un album déjà, et la voix d’une gonzesse rappelant la mongolienne du duo Shirley et Dino (sauf que elle, elle le fait exprès, sur la chanson on a des doutes). Mais en plus de tout ça, notre auteur pédant raté de Vincent, toujours enclin à assommer son auditoire de références se paie le luxe de parler de Franck Black. Et là, je dis non. Citer des noms de gens bien pour faire tendance, ça en devient insupportable, surtout quand le morceau en question est un monument de nullité bourgeoise. Franck Black (chanteur des Pixies pour les retardés mentaux) se situant aux antipodes d’un Delerm, c’est comme un coup de fouet que je reçois cette nouvelle marque de prétention, et que je me dis qu’un accident est si vite arrivé. Pas que je sois fondamentalement surpris, mais c'est une lourdeur de plus dont Vincent n'avait pas besoin, son cas frôlant le désespéré.

 

6è piste « natation synchronisée » Cyrille Wambergue is on fire, il se lâche et met de la guitare, ce qui ressemble vaguement a de la mandoline, et des trompettes. Là, c’est la grosse déconne, Vincent se sent plus pisser il se lâche, devient vraiment speed. Non, évidemment, non. Trompettes ou pas trompettes, on a toujours a cette voix traînante et nasale qui nous raconte une énième des anecdotes écolières qui feront mouiller les petites pouffes qui se sentent différentes parce qu’elles n’écoutent pas du r’n’b, qu’elles apprécient la vraie chanson française, et qu’elle réalise que Vincent, il les comprend trop bien.

 

Parce que finalement les trompettes c’est vraiment trop cool, hop, un petit coup de trompette pour la forme pour servir d’intro au morceau suivant, mais, ne soyons pas trop festif, Vincent revient à la charge avec son piano, toujours scotché aux même touches (sûrement les seules qui clignotent). Notre Delerm se surpasse au chant ce coup-ci, on ne comprend que difficilement ce qu’il bredouille, et va donc encore plus loin qu’Etienne Daho, car il n’a peur de rien, il fait de la varietoche no limit, le Vincent.

 

Dernier morceau, le coma s’approche dangereusement et alors que l’on croit béatement que c’est fini, que tout cela n’était qu’un vilain cauchemar, parce qu’on avait mangé une trop grosse pizza la veille, nous avons droits a des crédits en direct live, que je vous laisse le soin d’apprécier tellement le ridicule navrant de la chose est prononcé.

Crédits de Kensington Square (comme si ça intéressait quelqu'un)

Était-il vraiment besoin de préciser combien cet album est mauvais, combien il se vautre dans la médiocrité la plus complète, combien il empeste le petit bourgeois satisfait incapable de se diversifier? Évidemment, non. Quoiqu'à la vue des nombreux fans prêt à soutenir la merde en tube qu'ils prennent plaisir à écouter, il était du devoir de BADASS Inc. de clamer haut et fort que Vincent Delerm, c'est naze. Il était du devoir de BADASS Inc. de rappeler que monsieur pique des petits caprices à la télé. Et de briser le mythe de l'artiste timide et réservé, Vincent serait selon certaines source un dragueur invétéré qui profite de son statut pour collectionner les midinettes. Tu es une pouffe qui apprécie la variété de merde? Vincent t'attend backstage, et sûrement que si tu suces, tu auras des places gratos à son prochain show.

 

L.

 

BADASS Inc.(c) est une marque presque déposée par l'entreprise du même nom. Toute reproduction interdite, même si de toutes manières, je peux pas savoir si un tel a reproduit un texte ou pas. Mais si j'en chope un, j'peux te dire qu'il va prendre pour tous les autres, ça fera pas un pli. Certaines parties du site sont interdites aux mineurs, pareil, si j'en chope un, je lui nique sa race, avant de le dénoncer à ses parents.