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Relic

 

 

 Dans ce film, il y a une créature dans le musée de Chicago, qui défonce des gens et qui mute génétiquement. Elle est animée par Stan Winston, le monsieur qui s’est occupé des dinosaures dans Jurassic Park. « Stan Winston » est d’ailleurs marqué en gros sur la pochette du Laser Disc et son nom mentionné à plusieurs reprises dans le générique de début et de fin, sans doute pour attirer les amateurs d’effets spéciaux cool. Ben dommage pour nous, la créature est véritablement hideuse : mal modélisée, mal animée, mal pensée.

 

Dans ce film, il y a Tom Sizemore. Tom Sizemore, c’est cet éternel second rôle qu’on voit dans plein de films. C’est le mec toujours mal rasé, bourru, tellement peu charismatique qu’il finit par le devenir tout de même. C’est un gars qu’on a forcément déjà vu ailleurs, mais à chaque fois qu’on se dit ça, on est à des lieues de s’imaginer à quel point il est partout et à quel point on l’a vu souvent. Il joue le personnage principal, un flic superstitieux

Dans ce film, il y a un personnage qui s’appelle Greg Lee, qui est un scientifique ambitieux et malhonnête.

 

En gros, Relic, c’est la mort du cinéma, une sorte de très mauvais croisement entre Jurassic Park et Alien. La créature est un amoncellement de différents gènes d’animaux, consolidés entre eux par les gènes d’une moisissure amazonienne qu’un anthropologue a ingéré sans le faire exprès au Brésil et qui a fait la connerie de revenir aux Etats-Unis. Pendant le voyage en bateau, il a muté en monstre, a buté l’équipage et est allé se réfugier dans le musée de Chicago où il commence à faire des victimes. Ce qui arrive aux victimes ? Leur tête est littéralement arrachée et l’hypothalamus, le bout de cerveau qui sert à réguler les hormones dans notre corps, est subtilisé à la victime sans aucune subtilité. Tom Sizemore est chargé de l’enquête et aimerait bien faire fermer le musée pour éviter que d’autres gens meurent. Mais voilà, le soir même il y a une énorme réception avec tout le gratin de Chicago et l’annuler serait une véritable catastrophe pour le musée. Alors Sizemore va enquêter, patauger et souffrir pendant que tous les riches de la ville vont se goinfrer de petits fours et de champagne.

 

Avec Relic, on a droit à du huis clos, à du non suspens en masse, à du convenu de chez convenu, à du sérieux mal venu, à quelques moments rigolos (les riches du film souffrent beaucoup, paniquent, tombent, se font piétiner… une vieille femme se fait attraper par la bête dans les égouts à un moment, vous savez, ce genre de vieilles femmes horriblement riches qui essayent de se racheter aux yeux du monde en jouant les mécènes. C’est une des morts les plus réjouissantes du film) et parfois à quelques bonnes idées, toujours très mal exploitées. Mais ce qui fait l’horreur de ce film, au-delà du fait qu’il est très mauvais, c’est qu’on peut sans problèmes, et avec seulement un peu de mauvaise foi, le taxer de racisme. A vrai dire, on peut même pousser le vice jusqu’à faire de Relic le digne héritier conceptuel de Cannibal Holocaust à travers certains points du scénario.

 Je m’explique.

 

On nous matraque tout au long du film que la moisissure incriminée vient d’Amazonie. En fait, on apprend même que dans certaines tribus indiennes que l’on croyait disparues, on donnait à manger de cette moisissure à un animal quelconque qui commençait à muter et qu’on lâchait à proximité du village d’une tribu ennemie qui se faisait massacrer dans la nuit par la soif d’hypothalamus que la bestiole développait. Puis suite au manque d’hormones, la créature mourrait très vite et les indiens redevenaient heureux.

 

A partir de là, par un cheminement logique pas bien compliqué où l’on remonte tranquillement la chaîne des causes et des effets, si on s’arrête un peu avant Dieu, on trouve les indiens d’Amazonie, ce qui peut donner ça :

« Encore eux. Encore ces sales fumiers avec leurs caries, leurs coupes au bol et leurs strings en lianes. Nous dévorer vivants en rampant et grognant comme des zombies est visiblement démodé, ils préfèrent nous envoyer leurs moisissures mutagènes pour qu’on se fasse perforer l’arrière du crâne et sucer les couilles de notre cerveau par une merde poilue mal animée. Bande d’enfoirés… ».

Mauvaise foi mise à part, si on se penche trente secondes sur le film, on se rend compte qu’on peut très bien l’interpréter de cette manière en se forçant. Et honnêtement, ce n’est pas si malhonnête que ça. Toute cette histoire est certes de la faute de Dieu, comme d’habitude, mais on préfèrera faire des reproches aux Indiens d’Amazonie. S’ils n’avaient jamais existés, il n’y aurai jamais eu ce monstre mal modélisé et moche. A quoi bon protéger la forêt amazonienne pour que des gnomes basanés conspirent contre l’homme Blanc, tapis derrière leurs arbres feuillus ? Chaque mètre carré de forêt détruite, c’est la civilisation qui se préserve face aux tribus sous-développées, ça n’est que de la légitime défense. Bouffons d’écolos, réfléchissez-y avant de vous retrouver face à un machin géant qui vous percera le cerveau.

 

Le personnage joué par Tom Sizemore se nomme Vincent d’Agosta, un nom tout de même bien typé, et est maladivement superstitieux. Comme si avoir des origines Italiennes prédisposait à une telle faiblesse mentale.

 

L’autre superstitieux de l’histoire est un vieil homme en fauteuil roulant. Un handicapé. Un Untermensch. Les gens Blancs et sains dans ce film sont soit terriblement honnêtes, soit ont une fois sincère et désintéressée en la science. Les autres, les étrangers, les diminués, les fous, sont systématiquement dans l’erreur.

 

Ensuite, il y a tout ce racisme envers les Noirs dans ce film. Un personnage qui fait une connerie ? Vous pouvez être sûr qu’il s’agit d’un Noir. La première victime du monstre est un gardien Noir qui s’était enfermé dans les chiottes pour fumer un joint en douce. Deux gamins décident de sécher les cours pour se balader librement dans le musée. Celui qui en prend l’initiative est gros et Noir. A chacune de ses brèves apparitions, il est désagréable. Et Noir. De plus, l’autre gamin sous-entend à un moment que les pets de ce petit gros Noir sont particulièrement nauséabonds.

Deux flics patrouillent dans les sous-sols du musée. Ils tombent subitement nez à nez avec un clochard hystérique muni d’une hache. Lequel des deux flics s’emballe et vide son chargeur sur le vagabond, sans éprouver aucun remords ? Le Noir.

Un commando spécial intervient à un moment du film. Quelques membres du commando meurent la tête violée par la créature et le seul qui semble en mesure de s’en sortir en remontant la corde à laquelle il se balançait, un Noir, se fait remonter bien trop lentement par ses collègues tandis que la créature prend son temps pour marcher au mur (de manière for inesthétique au passage). Racisme oblige, il sera tranché en deux au dernier moment alors que pour ses autres victimes, la créature ne s’occupait que d’une partie du cerveau.

Deux gardiens plutôt sympathiques se séparent pour assurer la sécurité de deux groupes de personnes différentes. L’un est blanc, l’autre Noir. Le Blanc meurt assez vite, projeté contre un mur par la créature (mais pas consommé, vous noterez bien). Le Noir, quant à lui, se trouve dans un égout très étroit au plafond bas,  en compagnie d’autres personnes. La créature est déjà apparue plusieurs fois à l’écran, le film approchant de sa fin, et on sait pertinemment qu’elle ne peut pas tenir dans ce boyau. Beaucoup trop grosse. On le sait. Il suffisait d’accorder un minimum d’attention à l’action. Et pourtant, uniquement pour faire mourir un Noir, on fait fi des lois les plus élémentaires de la physique en faisant évoluer une créature bien trop grosse dans un environnement trop étroit et bas pour la taille qu’elle avait même pas cinq minutes auparavant. Et le Noir meurt bien évidemment décapité et perforé. Édifiant, non ?

 

Pour couronner le tout, Greg Lee, un chercheur asiatique (vous l’aurez deviné à son nom de famille), a le comportement stéréotypé du chinois fourbe : il ment, manipule, est arrogant et n’est motivé que par l’argent et sa gloire personnelle. Si ce film n’avait pas été profondément raciste, Greg Lee aurait survécu et aurait retenu les leçons à tirer de son comportement pénible, aurait changé et aurait prouvé au monde qu’être asiatique n’est pas une fatalité et qu’on pouvait très bien adopter un comportement sain en ayant des origines communistes. Mais non, Greg Lee reste fourbe jusqu’au bout et meurt entre les mandibules moches de la créature mal modélisée, n’ayant aucune chance de se racheter et prouvant une nouvelle fois que ce film est raciste.

 

En somme, regardez ce film aussi souvent que possible et amusez vous à le commenter. Il y a de quoi faire, entre son racisme pas latent une seule seconde, ses dialogues très faibles, la laideur des effets spéciaux utilisés, l’inutilité de la plupart des personnages, ce filtre verdâtre moche et inexplicable sur toutes les images, toutes les incohérences grossières qui le parsèment du début à la fin ou encore la faculté presque amusante qu’a la bestiole à se téléporter et à changer de taille sans raison pour se faufiler dans des endroits où elle ne pourrait normalement pas pénétrer.

 

 

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