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KYO-300 LESIONS

 

 

Parce que pour BADASS Inc. je suis prêt à tout, parce que pour toi, ami internaute, je n’ai peur de rien, bravant l’impossible, faisant fi du danger, je me lance à corps perdu dans l’écoute du tout dernier album de Kyo : 300 lésions.

A chaud, comme ça, la première réaction qui s’empare de mon âme chétive, c’est le regret. Le regret d’avoir eu le fol orgueil de concevoir que je puisse supporter pareil supplice sonore. Puis, l’impatience devant les secondes qui s’échappent lentement entre chaque riffs mous, entre chaque couplets mièvres ; il n’y a pas un instant où l’envie d’abandonner ne me tiraille. Mais ma conscience professionnelle, que dis-je la déontologie inhérente à ma condition me rappelle à l’ordre, et vivement : « ah, t’as voulu faire le malin ! Ah, t’as cru que t’allais écouter jusqu’au bout ! Et bah, maintenant, tu écoutes, tu écoutes, raaaah tu vas pas t’en tirer comme çaaaaaa ! » Donc, je me soumets, et je me résigne. Kyo, tout le monde sait que c’est de la merde, c’est un secret pour personne. Encore faut-il expliquer pourquoi.

             Kyo, c’est avant tout une équipe soudée de jeunes français venant des Yvelinnes (7-8 reprizent). Ainsi, Fabien, Florian, Nicolas, et Benoît incarnent le renouveau du rock français, deux termes à la base profondément antagoniste, le français étant incapable de jouer un air accrocheur, encore moins rock’n’roll. Mais si la mélodie n’est pas son fort, le français se rattrape sur les textes, donc, finalement, avec un tant soit peu de talent, ça passe (sauf si on s’appelle Vincent Delerm). Seulement, voila, les paroles fleure bleue destinée à faire chialer la collégienne avec des ballades formatées et risible, ou bien à lui faire prendre conscience que parfois, la vie est pas très cool sont non seulement mauvaises, mais en plus péniblement récités par notre blondinet national (Benoit) -qui ressemble plus au grand frère de Jordie, plutôt qu’au nouveau Kurt Cobain, qu’il se plaît à singer de façon fort amusante, avouons-le- et bien, c'est assez lourd à l'écoute.

 

 Sarah, elle est belle mais seulement quand elle pleure
Quand elle voit sa mère au fond d'son verre
Et ce, quelque soit l'heure
J'ai vu tellement de feux éteints dans les yeux de Sarah
Et la peur des lendemains, bien cachée dans sa voix
Alors pourquoi moi ?

On peut la voir sourire parfois depuis que son père dort
Il était bien trop triste et bien trop fort mais depuis qu'il est mort
Sarah sait qu'il existe sous les cerisiers blancs
L'espoir d'un rêve égoïste de vivre seulement

 Appréciez le lyrisme qui s'échappe de la plume de notre groupe de rock au coeur tendre.

 

A la mièvrerie facile doit cependant s’ajouter la guitare qui complète parfaitement les vacillements geignards de la voix de Benoît. On a donc droit à la sempiternelle formule  dont usent et abusent les groupes merdique de neo-metal, un riff bidon, qui se veut rythmé, et une belle envolée soi-disant lyrique, mais franchement casse-burne accompagnée de vocalise pénible pour que la teenage, elle se dise non seulement « wah, trop puissant », mais aussi « wah trop beau ». Mais que serait ce tableau stupéfiant de médiocrité sans une solide section rythmique qui fleure bon le réchauffé, appliquant la technique dite du repompage. La subtile technique du repompage, ou l’art difficile de copier/coller est essentielle si l’on veut pleinement apprécier la nullité cosmique d’un groupe comme Kyo. Alors que des gens malins comme les White Stripes appliquent à merveille le dicton « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes », nos quatre français s’amuse à multiplier les airs de déjà-vu donnant à leur œuvre un arrière goût de ce qu’on trouve de plus faible chez pèle mêle : Nirvana, Placebo, les Red Hot Chili Peppers. Le tout noyé dans une soupe de variétoche assez indigeste, parce que faut pas déconner, on vise les victoires de la musique.

 

Donc, cet album est pénible à écouter, ça, vous vous en doutez. On a droit à une dizaine de chansons (12, pour être précis) assez passe partout, qui ne jureront certainement pas avec le reste des programmes radio. Un coup je m'énerve, un coup je suis un sentimental-romantique-torturé, nos Kyo nagent dans le consensualisme le plus complet, et parviennent à être oublier en un temps record. Oui, un truc marquant chez Kyo, c'est bien ça. La minute qui suit l'écoute, et tout est oublié, et je leur en suis plus que reconnaissant. Manquerait plus que les paroles de "Sarah" me trotte dans la tête, ou que je fredonne l'air de leur horripilant single "Contact". Non, une petite cure de Tool ou de Yeah yeah yeahs, et hop, tout rentre de l'ordre.

Merveilleux archétype de cette nouvelle génération de boys band à guitare, Kyo à tout de même la décence de ne pas se prétendre punk, et c’est toujours ça de pris. Rappelons tout de même que des gens pensent encore que l’on a à faire à du rock, et que ces gens sont nombreux. Ratissant très large avec ce nom à consonance japonisante qui suffit a faire mouiller la collégienne, ou bander le collégien dès qu’on évoque ces petites bandes dessinées provenant du pays du soleil levant, et avec leur look de Nirvana du pauvre, tout est réuni pour amasser un max de pépètes. Mais attention, Kyo, ce sont aussi des mauvais garçon, Benoît d’ailleurs explique qu’il a parfois été amené à se bagarrer, et le groupe possède une collection de strings de leurs groupies, parce que hey, sexe, drugs and rock’n’rool, hein. Euh, pardon, je veux dire, quequette, champomy, et musique qui fait du bruit pour énerver les parents.

On va dire que c’est de la critique facile, mais autant sur le fond, la forme que tout ce qu’il y a autour, un seul mot résume Kyo parfaitement. Naze, tout simplement. M’enfin, ce sera pas la première fois q’on surestimera un groupe français, juste parce qu’il sonne de loin un peu « rock ».

 

L.

 

Pour finir en beauté, je vous offre la chronique du pétillant Stéphane Guillon, où l'on voit que Ben n'a pas l'air d'avoir beaucoup d'humour, contrairement aux autres membres du groupe, plutôt sereins.

 

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