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Benjamin Gates et le Trésor des Templiers (National Treasure).

  

Benjamin Gates et le Trésor des Templiers est un film tellement mauvais qu’il pourrait faire définitivement dévier la terre de son orbite s’il était projeté dans toutes les salles de cinéma du monde en même temps. On y trouve pelle mêle des choix d’acteurs particulièrement mauvais, des dialogues à la hauteur de ce choix, des situations abrutissantes de nullité, une intrigue de merde, aucun rythme, une incohérence digne de Warlock et le tout est généreusement saupoudré de sacs entier de patriotisme Américain de très mauvais goût et d’une apologie de la franc-maçonnerie des plus déplacée.

 

Ce qu’on vous propose ici, ce sont des modifications sensibles du casting et du déroulement du film de façon à pouvoir se dire inutilement « ouais, qu’est ce que ce film aurait pu être cool si tout s’était passé comme ça, en fait ».

 

CASTING

 

Tout d’abord, on vire Nicolas Cage. Pas crédible une seule seconde. Dans cette version, Benjamin Gates sera joué par Steven Seagal, tout de même infiniment plus badass patriotique que Nicolas Cage quand il s’agit de jouer un personnage spécialisé en histoire Américaine qui s’enfonce dans une aventure à priori trépidante. On vire Jon Voight aussi, qui n’est pas beaucoup plus crédible dans le rôle du père occultiste et patriote. On le remplace au choix par Michael York un peu vieilli ou Stacy Keach si on veut en faire un papa aussi badass que son fils. Pour le grand-père de Benjamin Gates, on garde Christopher Plummer mais on lui donne un rôle bien plus important que celui qu’on lui a lâché au départ.

 

 

 

De haut en bas, et en allant de gauche à droite: Udo Kier, Cheech Marin, Steven Seagal, Jason Biggs, Christopher Plummer, David Cronenberg et Diane Kruger.

Dans le rôle du nerd pénible qui aide Gates à s’en sortir tout le temps, il faut un acteur tout aussi pénible, voir plus, que le personnage. Jason Biggs s’impose de lui-même. La blonde pénible qui n’à que la déclaration d’indépendance en tête ne bougera pas d’un iota, sauf quand elle se fera frapper à plusieurs reprises par Seagal, poussé à bout. Harvey Keitel est de très loin l’acteur qui a le moins mérité d’échouer dans ce film. Il y tient le très second rôle d’un flic franc-maçon bienveillant, qu’on remplacera ici par David Cronenberg*. Sean Bean quant à lui a mérité de garder son rôle de méchant traître. Ensuite, on rajoute quelques personnages méchants autres que Sean Bean, qui ne sont évidemment pas dans la version originale : Udo Kier jouera un Nazi avec tout une armée derrière lui, accompagné d’un sidekick très sportif, imposant et silencieux joué par Till Lindemann, eux aussi en quête du trésor des Templiers et désireux de ressusciter Hitler ; Et Cheech Marin jouera le leader d’un gang de stoner Mexicains qui parcourent le monde dans un van à la recherche de la déclaration d’indépendance Américaine, avec laquelle ils veulent se rouler un spliff de l’Apocalypse pour ainsi accéder aux mystères des Templiers.

 

ELEMENTS DE L’HISTOIRE MODIFIES

 

_Dans cette nouvelle version, Benjamin Gates ne passera plus son temps à demander à la pute blonde et à son pote nerd s’ils vont bien. Non, au lieu de ça, à chaque fois que la pute blonde essayera de lui subtiliser la déclaration d’indépendance pour la rendre au musée, Gates lui donnera un gros coup de poing sur le nez, le lui brisant et lui lâchant « voilà ce qui se passe lorsque l’on me casse trop les couilles, pauvre conne ». Il fera ça plusieurs fois. Ensuite, à un moment du film pas trop éloigné du début, Udo Kier blessera grièvement le nerd au ventre avec son mauser. Benjamin Gates devra l’achever avec son couteau de chasse et le fera sans aucune émotion.

 

_ Sean Bean mourra aussi. A un moment, Udo Kier lui avouera qu’il n’était qu’un pantin entre les mains du IIIème  Reich renaissant, qu’il ne leur est plus d’aucune utilité à présent et ordonnera à Till Lindemann de lui retourner la tête à 180°, ce qu’il fera.

_ Il y aura évidemment beaucoup de combats entre Benjamin Gates et des sous-fifres nazis, qu’il défoncera en grande quantité sans aucune difficulté avec un manche de pioche.

 

_ Les Nazis auront obligatoirement pour but de trouver le trésor de Templiers, qui contient forcément la pierre philosophale. Ils s’en serviront pour ressusciter Hitler et se créer une armée de zombies. Oui, dans cette nouvelle version de National Treasure, les zombies seront légion.

 

_ Les membres du gang de chicanos stoner sous les ordres de Cheech Marin feront régulièrement des haltes avec leur van pour se mettre à fumer avec les vitres levées et ainsi donner droit à des scènes d’aquarium totalement gratuites et lourdes. Ils auront de la très bonne ganja.

 

_ Très vite, on s’aperçoit que tous les Francs-Maçons Américains ont bizarrement disparu un à un, laissant juste une trace de brûlé là où ils étaient. Une mort étrange qui n’est pas sans rappeler les effets que peut avoir le Loc Nar lorsqu’il entre en contact avec un corps humain…

 

_ Le grand père de Benjamin Gates, toujours joué par Christopher Plummer, aura droit à un rôle plus important. Dans la scène de début où il intronise Benjamin petit garçon, il sera vêtu des parures traditionnelles maçonniques et invoquera Cthulhu et Satan à plusieurs reprises.

 

_ Satan interviendra lui aussi, à quelques moments clefs notamment quand Christopher Plummer l’invoque au début. Il sera joué par Dennis Hopper toujours assis dans un luxueux fauteuil en cuir et tiendra le Loc Nar sur ses genoux, le caressant comme un chat somnolant. Il fera plein de trucs cool, comme par exemple donner des munitions infinies au Mauser de Udo Kier à un moment du film ou fumer un gros cigare. Il sera du côté des Nazis, bien entendu.

 

_ Pour contrebalancer, Dieu interviendra à un moment et sera interprété par Lemmy. Car à un moment du film, Steven Seagal devra se battre à mains nues contre Till Lindeman, le sidekick SS silencieux tout au long du film qui ne vit que pour ce combat presque final contre le héros. Évidemment, à un moment Seagal sera en très mauvaise posture, près à être écrasé par Lindemann et là Lemmy-Dieu interviendra et jettera à Seagal une corde de basse avec laquelle il pourra définitivement étrangler Lindemann, tout ça pour faire une référence tordue à « Oh Lord » de Ludwig von 88.

 

_ À un moment donné, à force de tripoter le parchemin de la déclaration d’indépendance, d’y foutre du jus de citron et de le passer sous le sèche-cheveux, Gates et la pute blonde finiraient par subitement le réduire en tas de poussière. La carte détruite, il ne leur restera plus comme solution que de se battre contre les nazis pour les exterminer.

 

_ Il y aura une scène où un occultiste critiquera le Pendule de Foucault. Dans cette même scène, Umberto Eco jaillira du feu dans la cheminée et lui collera une gifle avant de disparaître.

 

_ Une scène où on verra JR Ewing au téléphone derrière son bureau, où Mr T entrerai dans le bureau en défonçant la porte, ferait feu avec un M-16 sur JR et sortirai aussitôt.

_ Un maximum de références au solo de fin de Sultans of Swing de Dire Straits dans les dialogues, tous le temps, sans aucun répit, du genre :

 

David Cronenberg, tenant Udo Kier en joue : Haut les mains, sale antisémite !

 

Udo Kier : Hahaha ! Vous êtes aussi impertinent que le solo de fin de Mark Knopfler sur Sultans of Swing, très cher ! 

 

Ou encore :

 

Steven Seagal, après avoir couru, des Nazis à ses trousses : Bon Dieu, si jamais on me faisait un électrocardiogramme maintenant, il serait aussi frénétique que le second solo de Mark Knopfler sur Sultans of Swing !

 

_ Dans le film original, le trésor se trouve sous une église de New York, au fond d’une construction douteuse et totalement incohérente, impossible à imaginer. On remplacera ce décor de merde par une jungle tropicale remplie de zombies, ce qui nous permettra à la fois d’allier un décor dépaysant et de rentabiliser la présence de Mr. T qui pourrait à présent servir de porteur à Benjamin Gates et qui bashera du zombie à tour de bras, en référence à Lucio Fulci.

 

_ Il y aura forcément une scène où les stoner mexicains, qui seraient morts d’une overdose de cannabis au cours du film, reviendront sous la forme de zombies. Les Nazis leur tireront dessus avec leurs mitraillettes, et de la fumée s’échappera de leurs blessures. Ca sera kitsch et prévisible.

_ John Turtletaub, le réalisateur de ce très mauvais film, est aussi à l’origine de Ninja Kids. Si ce fumier avait eu un peu d’intégrité et avait fait preuve d’un minimum de constance, Ramdam aurait eu un rôle. Mais encore une fois, c’est à nous de nous en charger. Miraculeusement Ramdam serait resté ce petit enfant pénible avec une coupe au bol et un kimono moche. Il apparaîtrai sans aucune raison à un moment du film, tuerai plein de Nazis avec ses coups de pieds misérables et son coup de poing spécial où il fait exprès de prendre un faux élan en tournant sa petite main potelée. A chaque fois qu’il frapperait un Nazi quelque part, il crierait « AYA ! », et il en tuerait cinq cent, pas du premier coup, en un seul plan séquence en référence à Oldboy. Et à un moment il arriverai devant Udo Kier, avec un gros bonbon dans la bouche, et il lui ferai « vous me détestez, hein ? » et Udo Kier le tuerai d’une balle dans le front, pour éviter qu’il ne revienne sous la forme d’un Zombie Ninja.

_ A la fin, Udo Kier sera avec son mauser à munitions infinies et essayera de tuer Benjamin Gates dans la jungle. Le Loc Nar, ne pouvant s’empêcher de résister à sa tendance d’agir contre ses propres principes, s’échappera des mains de Dennis Hopper et se fera saisir par Udo Kier qui sera désintégré. On découvrira alors que l’éminence grise des Nazis était en fait non pas Satan mais le Loc Nar lui-même, ce qui impliquerai qu’on serai obligés de regarder Metal Hurlant juste après pour pleinement saisir la portée de National Treasure.

 

MORALE DE FIN

 

Au lieu d’avoir comme morale finale:

 « les valeurs Américaines oldschool c’est décidément trop bien et les Franc-maçon ne sont là que pour être les garants sages de cette coolitude irréprochable »

on aura donc :

« les Francs-maçons et les Nazis sont de gros bouffons manipulés et trahis par le mal absolu, donc faillibles, et dans une situation tendue, frapper une femme au visage répétitivement est toujours gratifiant. Et les zombies ont la classe. ».

  

*Tout film parfait contient obligatoirement une apparition, même fugitive, du réalisateur canadien David Cronenberg. Exemple : Jason X.

 

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